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Interrogations autour du fonctionnement du CNDC d’Angers

Actu, Angers, Danse

Des témoignages anonymes d’anciens intervenants, d’ex-salariés et d’anciens étudiants du Centre national de danse contemporaine (CNDC) d’Angers recueillis par le collectif La Permanence font état d’un malaise social dans l’entreprise. Une pétition signée par une centaine d’artistes et de chercheurs interpelle les tutelles sur le devenir du CNDC alors que le processus de recrutement de la nouvelle direction vient de débuter. L’actuelle direction estime qu’il s’agit d’une « campagne de dénigrement », et beaucoup d’anciens élèves témoignent à visage découvert pour donner un autre son de cloche.

La Permanence est collectif regroupant des personnes liées au milieu de la danse (artistes, interprètes chercheur·se·s, étudiant·e·s, producteur·trice·s, programmateur·rice·s, spectateur·ice·s). Il se réunit régulièrement pour assurer une vigilance contre les discriminations dans le milieu chorégraphique et mettre en place des actions pour rendre visible les personnes minorisées. La Permanence a produit dans plusieurs documents des témoignages anonymes faisant étant d’”humiliations” et de “pressions morales”, d’”inégalités de traitements” et de “sexisme » ressentis chez certains étudiant.e.s des dernières promotions sous la direction de Robert Swinston. “Il y a certains étudiants qui ont fait je ne sais pas combien de kilomètres pour leur faire comprendre de manière implicite et devant tout le monde qu’ils étaient trop gros” nous a expliqué l’un deux qui a souhaité conserver l’anonymat. “Il y avait au sein de l’école des jugements relatifs à l’apparence qui étaient souvent discriminants. Ils sont symptomatiques du fait qu’aujourd’hui il faille avoir un certain profil dans la danse contemporaine. On se demande si la danse est un art ou si c’est une dictature des corps”.

A ces témoignages sont venus s’ajouter ceux d’anciens intervenant.e.s et ex-salarié.e.s qui font état de souffrance au travail et de stress. L’action de La Permanence vise à alerter le Ministère de la Culture qui a lancé le processus de consultation de la future direction. Amala Dianor, Mette Ingvartsen, Joanne Leighton, Julie Nioche, Hervé Robbe et Noé soulier sont candidats pour succéder à Robert Swinston dont le contrat a été prolongé jusqu’au 30 juin 2020. Il s’agit pour La Permanence de “mettre fin au climat toxique qui règne au sein de l’institution”. Elle demande à ce que des décisions soient prises avant la nomination de la nouvelle direction.

D’anciens élèves, sollicités par la direction actuelle ont tenu à apporter un éclairage plus nuancé sur leur passage dans l’école. “Je veux être sincère et également dire certaines choses qui n’ont pas été” explique Anaïs Vignon (Promotion 2- 2015-2017). “J’ai connu quelques moments désagréables, avec une personne de l’équipe du CNDC, également par rapport au manque de vacances, ou encore avec un ou deux intervenants. Mais ce n’est pas ce que j’ai retenu de mes deux ans de vie, d’expérience, d’évolution au CNDC. Au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers, je me suis sentie progresser à une vitesse impressionnante. J’ai été préparée à la manière de cette formation et à la vie professionnelle, j’ai rencontré énormément de personnes intéressantes, je me suis créé un réseau professionnel. J’en suis sortie avec de nouveaux projets, avec un bagage technique non négligeable, des amis. Je ne regrette absolument pas de m’être donnée les moyens en 2015 d’être prise dans cette formation, et mes proches autour de moi vous diront que j’ai passé deux années très enrichissantes.”

Dans les témoignages recueillis par La Permanence, certains anciens étudiant.e.s font état de manque d’aide pour les non francophones “retrouvé.e.s livré.e.s à elleux-mêmes et témoins d’une absence totale d’accompagnement”. Hamdi Dridi (Promotion 1 – 2014-2016) arrivant de Tunis n’a pas ressenti cela pendant sa scolarité. “Le CNDC m’a ouvert ces portes pour m’aider au niveau de mon logement et de toutes les démarches administratives pour que je sois dans les règles et obtenir ma bourse d’étude.”

Arnaud Hie, Délégué Syndical SYNPTAC-CGT, salarié depuis vingt ans au CNDC se dit “choqué par la méthode” employée par La Permanence. Dans la récolte des témoignages, il est question d’un courrier d’alerte signé en janvier 2018 et remis au Conseil d’Administration du CNDC pour “témoigner d’un malaise profond”. “L’alerte avait été lancée fin décembre par un certain nombre de salariés juste avant les congés de Noël” explique Arnaud Hie. “Je n’étais pas signataire car on ne m’a pas interrogé. La démarche ne me semblait pas être juste. Il y avait certes des tensions dans la structure, et dans mon rôle de délégué syndical, je les pointe auprès de la direction quand elles sont justifiées. Là, ce n’était pas le cas. Sur ce dossier je n’ai jamais été interpellé par mes collègues au titre de mes fonctions de délégué syndical.”

Claire Rousier “voit très bien qui sont ces étudiants” qui se sont exprimés auprès de La Permanence. « Ce sont des jeunes qui aiment le champ de la performance que l’on a d’ailleurs valorisé et dont les travaux ont été présentés à Chaillot. La contestation fait partie de la formation, elle traverse l’histoire de la danse. Non, dans l’école il n’y pas de racisme, il n’y a pas de sexisme. Une école, c’est proposer un modèle, et il est fait aussi pour être contesté par des jeunes.” La directrice adjointe du CNDC s’étonne enfin de la présence de certains noms parmi les signataires de professionnels dans la pétition qui appelle “à une nomination courageuse, novatrice, expérimentale, en mesure de construire l’écologie éducative nécessaire à la formation d’un.e jeune artiste et surtout à l’image d’un art en devenir perpétuel.” “La précédente direction avait choisi – et c’est légitime, ce n’est pas une critique – de consacrer l’essentiel de l’activité à la performance” explique Claire Rousier. “Robert Swinston a choisi d’ouvrir la danse à une plus grande diversité, la performance n’en n’est pas exclue. Nous avons accueilli la première de Gaëlle Bourges en novembre dernier et la compagnie été produite à hauteur de 15000 € ce qui est beaucoup pour notre structure. Nous avons fait le choix d’une école de la diversité avec des intervenants aux esthétiques très ouvertes.”

Quant au Ministère de la Culture, sollicité, il n’a pas souhaité commenter ces témoignages contradictoires, se réfugiant derrière l’actuelle consultation en cours pour désigner la future direction du CNDC.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

1 mai 2019/par Stéphane Capron
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