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Wajdi Mouawad, seul sur les traces de Philoctète

À la une, A voir, Les critiques, Strasbourg, Théâtre

© Pascal GELY

A La Colline, Wajdi Mouawad reprend Inflammation du verbe vivre, une pièce inspirée de l’histoire de Philoctète qu’il joue et met en scène comme l’aboutissement d’un projet entamé en 2011, celui de monter l’intégralité des pièces de Sophocle qui nous sont parvenues. Mythologie antique et dimensions autofictionnelles se conjuguent dans une œuvre à la fois très personnelle et universelle.

La vaste entreprise commencée dans la carrière de Boulbon au festival d’Avignon n’avait pas démarrée comme prévue ; elle s’achève comme elle n’a dû probablement jamais être envisagée. Sous le nom de Wahid, significativement proche de son vrai patronyme, Wajdi Mouawad se met en scène dans la peau d’un artiste en proie aux doutes, aux tourments, face à son équipe artistique endeuillée de la disparition prématurée de son traducteur Robert Davreu. Avec courage et lassitude, il annonce son plus puissant souhait : arrêter le spectacle programmé en dépit des annonces effectuées et des engagements pris. Interloqués, ses fidèles collaborateurs l’enjoignent de partir pour retrouver le goût de la création et l’inspiration. Le protagoniste décide de tout quitter et va en Grèce sur les traces de son insaisissable héros.

Il se rend d’abord à Lemnos pour visiter la grotte où Philoctète s’est terré dix années, dans la souffrance et la solitude absolues. Celle-ci n’étant plus accessible au visiteur, Wahid fait demi-tour. Il rentre finalement à Athènes où la ville décatie croupit sous un ciel atone. Il cède à la tentation suicidaire. Entre la vie et la mort, il pérégrine jusqu’aux Enfers. Tel Ulysse avec Athéna ou Dante avec Virgile, il se rend à l’Hadès, trouvant pour guide un chauffeur de taxi sage et mélancolique dont le nom signifie en grec « liberté ».

Le spectateur suit ses errements. Ses rencontres, ses histoires prennent corps et vie sur un large écran de projection. Les images animées ne se contentent pas de faire décor mais agissent sur la représentation dans la mesure où l’interprète qui apparaît et disparaît au cœur du dispositif en est complètement partie prenante. Savante et malicieuse, la scénographie d’Emmanuel Clolus rappelle celle de Seuls, un spectacle qui a déjà dix ans et que Mouawad joue encore à l’occasion, mais en plus développée.

Une fougue, une fièvre, se manifestent d’une manière brillante, souvent excessive mais toujours authentiquement sincère. Alors, le spectacle n’évite pas quelques redondances, quelques boursouflures mais il interpelle et touche avec évidence.

Comme toujours chez l’artiste, se tricote un assemblage de mythologie et de contemporanéité. « Philoctète, c’est moi » dit Mouawad, un homme seul et oublié, animé d’autant d’opiniâtreté que de volonté d’en finir ; « Philoctète, c’est la Grèce», dit-il encore, un peuple tout aussi blessé et abandonné. A ce constat, le sens de l’œuvre s’élargit puissamment en devenant un poème adressé aux morts, un chant à la jeunesse désenchantée, désorientée, à un pays sous les décombres de la crise. Le spectacle dit avec force la fragilité d’un artiste mais surtout sa capacité à rendre compte de l’état d’un monde oublieux, démuni, désolé.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Inflammation du verbe vivre
texte et mise en scène Wajdi Mouawad

avec Wajdi Mouawad, Dimitris Kranias
dramaturgie Charlotte Farcet scénographie Emmanuel Clolus réalisation sonore Michel Maurer assistante à la mise en scène pour la reprise Valérie Nègre image, son, montage Wajdi Mouawad conception et régie lumières Sébastien Pirmet, Gilles Thomain conception costumes Emmanuelle Thomas musiques Michael Jon Fink fixing Adéa Guillot et Ilia Papaspyrou traductions Françoise Arvanitis assistant image et traductions Vassilis Doganis assistant montage vidéo Dominique Daviet mixage et régie son Jérémie Morizeau construction et régie plateau Marion Denier et Magid El Hassouni

Production
La Colline – théâtre national
coproduction Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré Cé Carré-Québec compagnies de création, Mons 2015-Capitale Européenne de la Culture, Théâtre Royal de Namur, lemanege.mons, Le Grand T Nantes théâtre de Loire-Atlantique
avec le soutien de l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes du Château des Ducs de Bretagne
remerciements à Aggelos Antonopoulos, Vasia Apostolopoulou, Alexis Athanasopoulos, Giorgos Bahtsevanidis, Constantin Bobas, Nikolas Chrystofidelis, Dimitris Dattas, Béatrice Delvaux,Victor de Oliveira, Konstantinos Grigoratos, Yanis Gritzalis, Caterina Kantziki, Philippe Lacroix,Rana Mokaddem, Irini Molfessi, Paleologos Prassas, François Rambaud, Yvette Saoutzi, Takis Skerlos, Aggelikh Tsolomitou, George Vichas, Eva Zervaki
Durée 2h15

TNS

26 juin 2021 19:00
27 juin 2021 15:00
29 juin 2021 19:00
30 juin 2021 19:00
1 juil 2021 19:00
2 juil 2021 19:00

12 novembre 2018/par Christophe Candoni
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