Rose devenue vieille femme, tente de reconstituer avec désordre et nostalgie ses souvenirs à bord du Titanic pour aider Brock Lovett, chercheur de trésors à retrouver « Le Cœur de L’Océan » diamant d’une valeur inestimable. Entre chimères et réalité, entre le Titanic et la maison de retraite, entre 1912 et 2017 les souvenirs s’entremêlent et sont parfois surprenants à entendre.
Le 10 avril 1912, le (RMS) TITANIC, le plus luxueux navire de tous les temps prenait la mer pour sa première traversée. Le 14 avril il sombrait au milieu de l’Atlantique, déclenchant une onde de choc dans les consciences du monde entier, remettant en question les certitudes de l’homme qui n’a alors foi que dans la science et le progrès et pense, grâce à ceux-ci, pouvoir tout maîtriser jusqu’aux éléments.
85 ans plus tard, en 1997 lorsque le film « Titanic » sort au cinéma, la super-production de James Cameron déplace les foules.
Près de trois heures de film, 11 Oscars, plus d’un milliard de dollars de recette, un succès planétaire et des semaines au box-office. Des millions de spectateurs se rendent dans les salles pour suivre Jack et Rose (AKA Léonardo Di Caprio et Kate Winslet) vivre leur tragique histoire d’amour à huis-clos, sur le paquebot qui les fera se rencontrer puis les séparera à tout jamais.
Le cinéma nous inspire et fait partie de notre champs d’exploration artistique ; ce qui nous a d’abord intéressé avec Titanic c’est l’incroyable engouement qu’il a suscité.
Notre génération a grandi avec ce film dont nous connaissons encore les répliques cultes – qui ne s’est pas essayé (avec plus ou moins de succès) à My Heart Will Go On ? Qui n’a jamais crié dès que l’occasion se présentait « Je suis le maître du monde! » ou encore qui n’a pas appuyé sur retour lecture pour remettre la fameuse scène de la voiture ?
Nous nous sommes aperçus que tenter de recréer avec peu de moyens au théâtre ce qui au cinéma en exige énormément, permet au spectateur d’apposer un regard nouveau sur ce qu’il pensait connaître par cœur. Ainsi une bâche bleue peut représenter l’océan, des billes de polystyrènes le gel, des bouteilles d’eau agitées le bruit du ressac ; et éveillent en nous des émotions inattendues.
À la manière de Mike et Jerry dans » Be Kind Rewind » de Michel Gondry, nous avons eu envie de revisiter les scènes de ce classique qu’est Titanic avec un côté » home-made » : nous sommes des enfants et nous refaisons l’histoire ensemble, avec la complicité du public. Nous nous emparons du film avec une forme, une fantaisie et une énergie nouvelle : celle du théâtre avec tout ce qu’elle peut avoir de drôle et de décalée.
Notre démarche est aussi motivée par la recherche et l’accueil de tous publics, de l’étudiant à l’amateur éclairé, de la classe de 6ème en passant par le spectateur d’un soir ou la sortie culturelle en famille.
Il nous semble important de pouvoir rire au théâtre et nous souhaitons revisiter ce drame avec humour quand cela fait sens : faire sourire le spectateur quant à une forme de mégalomanie, de démesure humaine.
En 1912, à l’aube de la mondialisation, la société voulait déjà voir en grand, plus beau, plus gros, plus vite, et tous ces idéaux étaient incarnés par le paquebot qui a couru à sa perte, méprisant les mises en garde contre les glaciers pour créer la surprise et arriver un jour plus tôt aux États-Unis.
Cette course effrénée à la performance spectaculaire offre un miroir à notre société qui, loin d’avoir tiré les leçons de ces catastrophes tend à les reproduire. Comme l’écrit Michel Benasayag dans La Fragilité, « Si les hommes ont tant cru au progrès, au fait que tout cela était bien pour quelque chose en vue d’une fin, s’ils n’ont pas compris que la vie était un objectif en soi, c’est parce qu’ils se sont appliqués à construire ce temps de l’attente, où le présent est sans importance, seulement le passage vers des lendemains meilleurs. Nos sociétés vivent ainsi un temps où tout est attente, et le présent, pas grand chose « .
Peut-être que si l’émotion suscitée par le film est si grande, c’est parce que Rose et Jack cessent d’attendre, d’espérer ils se livrent à corps perdu dans leur histoire d’amour et gomment ainsi ce temps végétatif de l’attente pour se saisir du présent de la vie!
Iceberg
TEXTE & MISE EN SCÈNE
Mélodie Le Blay et William Pelletier
AVEC=Achille Sauloup + Elsa Parent-Koenig + Mélodie Le Blay + Mattias De Gail + William Pelletier
DÉCORS=Vincent Le Plat
ANIMATIONS=Loïc Ruterana
ILLUSTRATIONS=Hugo Cavadini
RÉGIE LUMIÈRES=Arthur Avril
COSTUMES=Lisa PioletLa Reine Blanche
2019
Mercredi 10 avril → 19h00
Jeudi 11 avril → 19h00
Vendredi 12 avril → 19h00
Samedi 13 avril → 19h00
Dimanche 14 avril → 19h00
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