Le dramaturge, metteur en scène et poète suédois est mort ce mardi à 76 ans des suites du Covid-19.
Dans sa façon de croquer les relations humaines, on avait coutume de le désigner comme le digne héritier d’August Strindberg et d’Henrik Ibsen. Ce mardi 21 janvier, le dramaturge, metteur en scène et poète suédois Lars Norén est décédé, à 76 ans, des suites du Covid-19, a annoncé son éditeur dans un communiqué. « L’importance de Lars Norén en tant qu’écrivain et dramaturge est presque impossible à formuler pour le moment en quelques phrases, mais il était l’un des plus grands de notre temps », y souligne Eva Bonnier, son éditrice au sein des éditions Albert Bonnier.
Après s’être essayé à la poésie dans les années 1960, l’auteur s’était résolument tourné vers le théâtre au cours de la décennie suivante. En tout, il aura écrit plus de quarante pièces, inspirées de sa vie personnelle (Démons, La Veillée, Détails), de son passage en hôpital psychiatrique (Kliniken), de son tropisme social (Catégorie 3:1) ou encore de l’actualité (Froid, Le 20 novembre, A la mémoire d’Anna Politkovskaïa). Successeur d’Ingmar Bergman à la tête du Théâtre national de Suède, il a parfois créé la polémique, comme lors de la création de 7:3, en 1999. Les prisonniers qui jouaient dans cette pièce avaient profité de leurs permissions pour commettre plusieurs braquages, dont l’un avait conduit à la mort de deux policiers.
Chantre d’un théâtre sombre, souvent cru, sur lequel Jean-Louis Martinelli, notamment, a maintes fois travaillé, il avait composé Poussière, en 2018, un texte sur-mesure pour la troupe de la Comédie-Française qu’il avait dirigée à cette occasion. Regard sans concession sur la vieillesse, où se mêlaient la décrépitude des corps, la perte de mémoire et la maladie, elle sonne aujourd’hui, malgré son caractère diabolique, comme un troublant requiem.
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