Après Jean Rochefort, c’est un autre membre de la « bande du conservatoire » qui vient de disparaître, Jean-Pierre Marielle avait 87 ans. C’était une voix et une gouaille inimitable. Il a joué dans plus de cent films, comiques et tragiques, d’auteur et grand public, et d’innombrables pièces dont la dernière, Love Letters d’Albert Ramsdell Gurney au Théâtre Antoine en 2014.
Ses premières expériences d’acteur remontent au lycée de Dijon où il met en scène quelques pièces de Tchekhov avec ses camarades. Il monte à Paris et se présente au Centre d’Art Dramatique de la rue Blanche et intègre le Conservatoire national. Il se lie d’amitié avec Jean-Paul Belmondo et Jean Rochefort, au sein de la « bande du Conservatoire », et en sort avec le second prix de comédie classique en 1954. D’abord stagiaire au Théâtre Français, il joue ensuite sur de petites scènes de la Rive gauche, puis est engagé dans la Compagnie Grénier-Hussenot.
Si son camarade Jean-Paul Belmondo, happé par la nouvelle vague se consacre uniquement au cinéma, Jean-Pierre Marielle a toujours mené de front les deux carrières, aussi bien dans le théâtre public à l’Odéon en 1963 dans Tricoche et Cacolet d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, une mise en scène de Jacques Charon, que dans le privé où il croise la route de Claude Régy qui le distribue régulièrement dans les années 60 au Théâtre Antoine avec une sacrée troupe composée de Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Henri Garcin, Michel Bouquet, Sami Frey et Claude Piéplu. Ils joueront La prochaine fois, je vous le chanterai de James Saunders, Se trouver de Luigi Pirandello et L’Anniversaire de Pinter.
Son ami Jean Rochefort le mettra en scène en 1982 dans L’étrangleur s’excite de Eric Naggar au Théâtre des Arts ( aujourd’hui théâtre Hébertot). Et Christian Benedetti en fera son Vania en 1985 au Théâtre de Brive puis au Théâtre de l’Est parisien avec Clotilde Mollet.
En 1986, Clérambard de Marcel Aymé dans la mise en scène Jacques Rosny à la Comédie des Champs-Élysées sera l’un de ses plus grands succès. Il revient à Pinter en 1994 au Théâtre de l’Atelier avec Bernard Murat dans Le Retour. Puis joue plusieurs pièces de Jean-Claude Carrière, La Terrasse en 1997, Les Mots et la chose en 2007 et Audition en 2010 au Théâtre Edouard VII avec Audrey Dana et Manu Payet.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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