Il était de tous les spectacles de Pippo Delbono depuis 1995, depuis sa rencontre avec le metteur en scène italien. Il s’appelait Vincenzo Cannavacciuolo. Il avait 82 ans. Pippo Delbono l’avait sorti de son asile. Il est décédé des suites d’une pneumopathie bronchique.
« L’acteur est un oiseau dont une aile touche la terre, tandis que l’autre se tient dans le ciel … » écrit sur son site internet le théâtre Ert-Emilia Romagnal qui rend hommage à Bobò. Il devait accueillir le mois prochain La Gioia, le nouveau spectacle de Pippo Delbono, dont le Théâtre de Liège est chargé de la diffusion. Bobò s’appelait Vincenzo Cannavacciuolo. Né à Villa di Briano, dans la province de Caserte, il a vécu plus de quarante ans à l’asile d’Aversa. Pippo Delbono décide de le sortir de cet enfer en 1995 lorsqu’il le rencontre lors d’un atelier théâtral. Bobò acteur microcéphale, sourd-muet, devient l’un des piliers de la troupe. Son corps maladroit, ses pas traînants, ses silences en disant longs sur ses blessures. A la fureur et la rage de Pippo Delbobo répondait la tendresse et la poésie de Bobò qui était devenu au fil des années un acteur reconnu. Il avait été nommé chevalier des arts en France et avait reçu le titre de citoyen d’honneur d’Aversa, la ville où il avait été emprisonné pendant des années dans un asile: une revanche. Dans La Gioia, Pippo Delbono dit: « Après Bobò, il y a toujours un vide. » Ses spectacles ne seront plus jamais les mêmes.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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