« Les Crabes » de Roland Dubillard : une pièce qui, à la manière des poupées russes que l’on déboîte, révèle ses multiples facettes. On aime, quand on est face à cette pièce, son caractère comique et angoissé mais aussi le mélange des genres auquel s’adonne Roland Dubillard.
En un clin d’oeil, l’auteur nous fait passer avec grande aisance de la tragédie grecque à l’univers des ressorts du théâtre de boulevard. Cette façon unique avec laquelle l’humoriste brouille les pistes puis dynamite les codes fait des « Crabes » un espace mouvant, un terrain où les interprètes sont constamment appelés à laisser libre cours à leur inventivité et leur fantaisie.
L’histoire des « Crabes » à la première lecture m’est apparue comme un récit proche de Kafka, où la banalité du quotidien et du réel bascule soudain dans l’étrangeté.
C’est cette structure fondamentalement poétique de la pièce qui m’a fasciné. « Les Crabes » sont un cas unique où l’écriture et la fable se nourrissent l’une l’autre, à la manière de ces vases communiquants, pour créer sur scène des situations où l’humour noir confine à l’onirisme.
Mais dans cette pièce, ce qui dérive, c’est la langue que l’auteur creuse jusqu’à l’absurde comme s’il donnait et retirait simultanément aux mots leurs pleins pouvoirs par la parole. Note d’intention de Jean-Baptiste Fournier
LES CRABES ou Les hôtes et Les hôtes
De Roland Dubillard
Mise en scène :
Jean-Baptiste Fournier
Lumières :
Tarak Ferreri
Costumes, Scénographie :
Philippe Varache
Création sonore :
Sébastien Saint Lezin
Avec :
Cyrille Etourneau, Le jeune homme
Natacha Sardou, La jeune fille
Jean-Baptiste Fournier, Monsieur
Christelle de Saint-Riquier, Madame
Représentations du 14 Février au 28 mars 2012,
tous les mardi et mercredi à 21h30
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