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Quand Gandini jongle avec la magie

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Sean Gandini & Kati Ylä-Hokkala (Gandini Juggling) créent Heka à La Garance, Scène nationale de Cavaillon
Sean Gandini & Kati Ylä-Hokkala (Gandini Juggling) créent Heka à La Garance, Scène nationale de Cavaillon

Photo Kalle Nio

Après avoir magnifiquement cheminé auprès d’immenses chorégraphes, comme Pina Bausch et Merce Cunningham, la compagnie Gandini Juggling lie désormais son art du jonglage à celui de la magie. Encore fragile et bavard au début d’une immense tournée, Heka n’en demeure pas moins prometteur.

Centrale dans leur travail depuis la création de leur compagnie à Londres en 1992, la danse n’est pas absente de Heka, le nouveau-né des Gandini Juggling. Dès nEither Either botH and, leur pièce pionnière, qui sera reprise dès 2025, Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala avaient su animer les corps et ne pas en faire que des bras bons à manipuler des objets. Ils affirmaient là un nouvel axe du cirque contemporain des années 1990, qui perdure aujourd’hui : assumer de développer une mono discipline. Les parades de Pina Bausch ont servi d’inspiration à Smashed (2010), prolongé en version féminisée dans Smashed 2 (2020) ; puis Life, en 2021, était sous-titré A Love Letter to Merce Cunningham.

Alors que ce répertoire éclatant continue de faire le tour du monde, voici que la compagnie a souhaité dialoguer avec des magiciens. Le Français Yann Frish et le Finlandais Kalle Nio, tous deux multiprimés et menant une carrière personnelle en compagnie, ont épaulé la troupe de sept jongleurs – Sean Gandini compris – qui ont dû apprendre un nouveau métier. D’emblée, cela fonctionne. Assise au centre d’une longue table de banquet, une jongleuse entame une danse avec ses bras – seule partie de son corps visible, avec sa tête, sur laquelle un nœud rouge à cheveux se balade. Premier effet de magie. D’autres bras s’immiscent, déformant son corps, le prolongeant. Bien sûr, il est aisé de comprendre que ses acolytes sont dissimulés derrière la longue nappe noire, mais peu importe : c’est saisissant, comme va l’être cette lignée de jonglerie avec des balles qui apparaissent et disparaissent au gré des lancers. Voilà que le sextet joue avec l’air, puis la matière… comme par magie.

Plus tard, les interprètes se lancent dans un triple numéro de duettiste, où les deux membres de chaque couple de jongleurs sont reliés par un pantalon rayé dans lequel chacun a glissé une jambe. Effet de distorsion, là aussi, garanti. Sans leur agrès des massues, au générique de toutes leurs créations, ou presque, les artistes se concentrent sur les balles et les anneaux qu’ils manient parfaitement, variant avec les couleurs et les tailles et sur l’outil de la corde. Une longue corde rouge que l’une d’eux extirpe de sa bouche dans une séquence ralentie et maîtrisée qui lorgne du côté de la performance d’art contemporain.

Pour relier ces différentes séquences, souvent trop courtes – chacune gagnerait à être déployée –, Sean Gandini s’adresse régulièrement au public, comme s’il cherchait à justifier son incursion dans le domaine de la magie alors que, de toute évidence, lorsqu’il joue, il convainc de son choix. Mais, à force d’intermèdes parlés sur l’histoire de la magie et ses anciens préceptes, il coupe le souffle de son spectacle. D’autant que Jean-Eugène Robert-Houdin, s’il a été un grand illusionniste au XIXe siècle, n’est pas un philosophe de sa discipline où, à tout le moins, la phrase qui lui est attribuée « Un magicien, c’est un acteur qui joue le rôle du magicien » entrave le spectacle plus qu’il ne le nourrit, comme quelques autres préceptes, dont celui-ci entonné par une voix off : « Seul l’effort compte, la magie doit être efficace ».

Monsieur Loyal qui clame, dans son costume étincelant rouge, puis blanc, « Je suis le grand Gandini » – ce que ses acolytes viennent tour à tour contrer, s’appropriant la même phrase humoristiquement, quoique timidement –, Sean Gandini est ici pour s’amuser à jouer de la « supercherie », comme il le dit dans la langue française dans laquelle il s’exprime sans problème. C’est la notion de vrai et de faux, de connu et d’inconnu, qui le motive, cherchant au passage, vainement, la définition de l’art. Ayant atteint un niveau de maîtrise qui n’est plus à démontrer en matière de jonglage, il explore donc avec Heka, nom du dieu égyptien de la magie, un nouveau territoire qu’il nous présente avec un appétit presque trop grand pour l’instant, ne laissant pas encore assez de place au « faire ». À cette troupe, désormais, de se laisser plus de latitude, de temps de jeu, pour explorer toutes les possibilités de ce croisement entre deux disciplines auxquelles elle peut beaucoup apporter. Nul doute qu’au cours de la longue tournée française et internationale qui se profile, ce dialogue sera de plus en plus fructueux.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Heka
Mise en scène Sean Gandini, Kati Ylä-Hokkala
Consultants magie Yann Frisch, Kalle Nio
Avec Kate Boschetti, Sean Gandini, Tedros Girmaye, Kim Huynh, Sakari Männistö, Yu-Hsien Wu, Kati Ylä-Hokkala
Costumes et accessoires Eleanor Sharpe
Lumières Guy Hoare
Musique Andy Cowton

Coproduction Maison des Jonglages, Scène Conventionée ; Scène Nationale d’Orléans
Résidence La Batoude, Beauvais ; La Garance, Cavaillon ; The Place, London (UK) ; The Point, Eastleigh (UK) ; 101 Outdoor Arts – National Centre for Arts in Public Space (UK)

Durée : 1h

Vu en décembre 2024, en avant-première, à La Garance, Scène nationale de Cavaillon, dans le cadre du Festival Manip !

Théâtre de la Ville, Paris
du 21 au 29 décembre

Scène nationale d’Orléans
du 9 au 11 janvier 2025

Théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence
les 20 et 21 janvier

Théâtre Sémaphore, Port-de-Bouc
le 22 janvier

Le Pôle, Le Revest-les-Eaux
les 24 et 25 janvier

L’Archipel, Fouesnant
le 1er mars

Le Rive Gauche, Saint-Étienne-du-Rouvray
le 11 mars

Centre Culturel de la Hague
le 15 mars

Scène nationale 61, Alençon
le 1er avril

Théâtre des Cordeliers, Romans-sur-Isère
le 4 avril

Théâtre Le Vellein, scènes de la CAPI, Villefontaine
le 8 avril

Hexagone, Meylan
les 9 et 10 avril

Théâtre Les Quinconces, Vals-les-Bains
le 11 avril

Théâtre des Cordeliers, Annonay
le 12 avril

La Mouche, Saint-Genis-Laval
le 15 avril

Espace Chambon / Théâtre de Cusset
le 17 avril

Théâtre Juliobona, Lillebonne
le 22 avril

La Coupole, Saint-Louis
le 3 mai

Théâtre Cinéma, Fontenay-le-Fleury
le 16 mai

Le Dôme, Pontoise
le 22 mai

Centre Culturel Jacques Prévert, Villeparisis
le 23 mai

La Comète, Scène nationale, Châlons-en-Champagne
les 27 et 28 mai

Théâtre municipal de Charleville-Mézières
le 30 mai

23 décembre 2024/par Nadja Pobel
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