Première des trois Paraboles d’église que Britten écrivit pour l’église d’Orford dans le Suffolk entre 1964 et 1968, Curlew River (La Rivière aux courlis) s’est seule imposée progressivement sur les scènes internationales. Le sujet, allégorique et mystérieux, lui en fut inspiré par une représentation d’une pièce de théâtre Nô du XVe siècle, à laquelle il assista lors de son voyage au Japon en 1956. L’adaptation fut confiée au poète sud-africain William Plomer, qui en transposa l’action dans le Suffolk, et lui donna la forme d’un mystère médiéval. Un Abbé annonce aux fidèles le récit d’un mystère, que les moines vont interpréter devant eux : un groupe de pèlerins arrivent au bord de la Rivière aux courlis, qui sépare les Royaumes de l’Est et de l’Ouest et alors qu’ils s’apprêtent à traverser, entendent un chant plaintif. C’est celui de la Folle, qui vient des Montagnes Noires à la recherche de son fils enlevé et s’embarque avec eux. Pendant la traversée, le Passeur explique qu’un an auparavant, un païen du Nord avait franchi la rivière avec un enfant agonisant qu’il disait son esclave. Abandonné sur l’autre rive, l’enfant mourut en prononçant les mots « Kyrie Eleison » et depuis, de nombreux miracles ont eu lieu sur sa tombe. La Folle comprend qu’il s’agit de son fils et fond en larmes, tandis que tous prient sur la tombe de l’enfant, dont le spectre apparaît en chantant. Avant de rejoindre le Royaume des Morts, il libère sa mère de la folie. Mini opéra de chambre, Curlew River est sans doute une des partitions les plus fascinantes de Britten. Avec un effectif des plus inhabituels ou dominent les vents, les percussions, l’orgue et la harpe, le compositeur déploie des trésors de colorations et de suggestions pour évoquer la folie ou les opalisations sombres de la rivière ondulante, dans une atmosphère irréelle particulièrement envoutante. Le rôle de la Folle, écrit pour le ténor Peter Pears, avec ses mélismes et son expressivité hallucinée, mérite à lui seul la découverte de cette œuvre ensorcelante qui ne ressemble a aucune autre.
Curlew River (La Rivière aux courlis), parabole d’église op. 71
CRÉÉ à l’Orford Church, le 12 juin 1964
LIVRET William Plomer, d’apres la piece médiévale de théâtre Nô japonais Sumidagawa de Juro Motomasa
MUSIQUE Benjamin Britten
EN ANGLAIS SURTITRÉ
CHŒUR DE L’OPÉRA DE DIJON
MAÎTRISE DE DIJON
DIRECTION MUSICALE Nicolas Chesneau
MISE EN SCÈNE Guillaume Vincent
CHEF DE LA MAÎTRISE Étienne Meyer
CHEF DE CHANT & ORGUE Marine Thoreau La Salle
AVEC LE SOUTIEN du Cercle d’entreprises de l’Opéra de Dijon
LA FOLLE James Oxley
LE PASSEUR Benjamin Bevan
LE VOYAGEUR Johnny Herford
L’ABBÉ Vincent Pavesi
PRODUCTION Opéra de DijonOpéra de Dijon
Du 26 au 29 avril 2016
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