Nous ne sommes pas tous des animaux !

photo Zeizig

La Grammaire des mammifères est un objet théâtral surréaliste. Le mouvement Dada en aura fait son miel. William Pellier a écrit un texte très particulier, sans personnages, sans action. C’est un fragment littéraire fait d’histoires qui ne se finissent pas, de situations incontrôlables qui sollicitent en permanence le spectateur.  

William Pellier entend faire des spectateurs des mammifères. A certains moments les comédiens se comportent véritablement comme des animaux, notamment lorsqu’ils aboient accroupis sur la musique chantée à capella de « 30 millions d’amis ».

Alors il faut entrer dans ce processus narratif, décalé, pas inintéressant, mais qui trouve assez vite ses limites. Cela débute plutôt bien par un numéro de respiration collective qui conditionne tous les spectateurs. Tout le monde se prête au jeu. « La viande entre vos côtes s’étire et se rétracte. Ce qui vous intéresse c’est l’organe sexuel à côté de vous. Vous ne vous connaissez pas mais vous êtes excités». On entre en transe. C’est assez bluffant de se laisser ainsi manipuler. Oui nous sommes vraiment des animaux. « Je vois des animaux, certains de vous tueront », dit l’un des personnages. Une femme réactionnaire et raciste se met en colère. « Il faut soigner les homosexuels, le retour de la peine de mort pour les tueurs d’enfants, les sans-abris sont des alcooliques ». Et elle prend à parti le public lui demandant d’opiner du chef. Certains résistent. Pas tout le monde.

Il faut picorer dans cet objet surréaliste qui réserve des moments très cocasses comme la scène de simulation des positions amoureuses. Malheureusement il y a la scène de trop. Une spectatrice devient cobaye à la fin du spectacle. Elle s’assied au milieu des comédiens et doit décliner son identité, se rappeler ses souvenirs d’enfance, ils puisent dans sa mémoire. Un moment totalement inutile et mal venu qui efface tous les bons moments du spectacle.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Grammaire des mammifères
De William Pellier
Mise en scène Thierry Bordereau
Avec Réjane Bajard,
Sophie Barboyon,
Marijke Bedleem,
Pierre Germain,
Christian Pageault
et Thierry Vennesson
Dispositif Philippe Sommerhalter
Lumières Nicolas Jarry
Son Mathilde Billaud
Costumes Cathy Ray
Régie générale Philippe Roy
Chargée de production Anne-Claire Font
Production plateforme Locus Solus
Coproduction Théâtre Les Ateliers, Théâtre de Givors, Théâtre d’Arras
Avec le soutien de l’association Beaumarchais et de la DRAC Rhône-Alpes.
Locus Solus est compagnie associée au théâtre Jean Vilar de Bourgoin-Jallieu scène Rhône-Alpes.
Le texte est édité chez Espaces 34.
Durée: 1h40

2016
Du 26 au 30 NOVEMBRE À 20H30 – DIM À 17H
THÉÂTRE L’ÉCHANGEUR – RÉSERVATIONS 01 43 62 71 20
59 Avenue du Général de Gaulle 93170 Bagnolet – M° Gallieni
2017
7 FÉVRIER À 20H – LE DÔME THÉÂTRE
135 Place de l’Europe 73200 Albertville – 04 79 10 44 80 – www.dometheatre.com

3 MARS À 20H30 – THÉÂTRE DE CHATILLON
3 Rue Sadi Carnot, 92320 Châtillon – 01 55 48 06 90 – www.theatrechatillon.com

6 AVRIL À 20H30 – GRAND THÉÂTRE D’OYONNAX
88 cours de Verdun 01100 Oyonnax – 04 74 81 96 80 – www.oyonnax.com