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Rire de la mort pour ne pas en pleurer

À la une, A voir, Avignon, Les critiques, Off, Théâtre

Photo Fabienne Rappeneau

Après le succès des Chatouilles, Andréa Bescond et Eric Métayer présentent leur nouvelle pièce Déglutis, ça ira mieux au Théâtre du Balcon. Portrait d’un duo mère-fille confronté à la maladie incurable de la première, elle remporte, avec doigté, le pari osé de l’humour sur un sujet pourtant très lourd.

Aline n’a pas toujours été une mère modèle. Loin de là. Eternelle adolescente, elle a, au gré des années et de ses fantaisies, laissé filer son mari, puis sa fille, Nina, qui a fui dans des contrées lointaines pour exercer son métier d’infirmière auprès d’associations humanitaires. Dans le petit appartement où elle habite, quelque chose ne tourne plus tout à fait rond. Seule depuis 21 mois et 4 jours, la voilà désormais accompagnée d’une partenaire de vie, sa maladie neurodégénérative. En même temps qu’elle la tue à petit feu, elle lui fait écouter des musiques, lui raconte des anecdotes, ou donne à la concierge, Madame Lopez, l’allure de Monica Bellucci dont elle ne tarde pas à s’enticher.

Se sachant promise à un état végétatif, Aline a décidé d’en finir. Après avoir vidé son appartement et pris contact avec une association suisse spécialiste du suicide assisté, elle a choisi d’appeler Nina pour l’aider à exécuter le dernier geste, sans lui dire immédiatement de quoi il retourne. D’abord méfiante à l’égard d’une mère avec qui elle entretient, depuis longtemps, des relations conflictuelles, la jeune femme se laisse peu à peu convaincre, au long de retrouvailles aussi chaotiques et intenses, que déjantées.

Ce qui aurait pu n’être qu’un grand mélodrame tire-larmes, Andréa Bescond et Eric Métayer le transforment en une pièce lumineuse et paradoxalement vivante. Les deux auteurs des Chatouilles se servent de la maladie d’Aline pour emporter le duo dans une folie douce où l’humour est roi. Sans jamais franchir la ligne rouge qui aurait pu mettre tout leur édifice en péril, ils veulent provoquer le rire, quasi cathartique. Derrière la maladie omniprésente, se cache une fine et tendre analyse des relations mère-fille, d’un amour filial qui, bien qu’effiloché, se réanime lorsque surgissent les épreuves.

Un substrat qui ne serait rien, ou si peu, sans la mise en scène tout en élégance qu’ils concoctent – voguant de lieu en lieu grâce à la création vidéo de Charles Carcopino – et, surtout, sans la performance de leurs deux comédiennes, Isabel Otero et Géraldine Martineau. Encore plus à l’aise que la première, la seconde glisse, avec finesse, de la post-adolescente revêche, rancunière et rebelle à une jeune femme capable d’accompagner sa mère dans ses derniers instants, de lui offrir des bribes de vie juste avant le grand saut. Avec un seul objectif en tête : rire, tendrement, jaune parfois, pour ne pas avoir à en pleurer.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Déglutis, ça ira mieux
Texte et mise en scène Andréa Bescond et Eric Métayer
Avec Isabel Otero et Géraldine Martineau
Vidéo Charles Carcopino
Graphisme Jean-Baptiste Carcopino
Lumières Jean-Yves de Saint-Fuscien
Son Vincent Lustaud
Assistant à la mise en scène Damien Gajda

Production Jean-Marc Dumontet Production
Coréalisation Théâtre du Balcon

Durée : 1h30

Festival d’Avignon Off 2019
Théâtre du Balcon
du 5 au 28 juillet 2019, à 22h30 – Relâches les 9, 16 et 23 juillet

21 juillet 2019/par Vincent Bouquet
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