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Trois enterrements et un mariage

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Photos Brigitte Enguerand

 

Le dramaturge israélien Hanokh Levin aimait à écrire des comédies grinçantes familiales. « Funérailles d’hiver » est l’une de ses plus féroces, à l’humour très noir. Elle explore des registres qui vont au delà de la comédie. C’est l’histoire de deux familles dérangées la veille de la noce de leurs enfants, par un cousin venu annoncer la mort de sa mère. Ne souhaitant pas annuler le mariage au profit de l’enterrement, les deux familles vont imaginer toutes formes de subterfuges pour que la noce se déroule normalement et repousser la rencontre avec le cousin. Laurent Pelly a été séduit par le texte. « Il m’a immédiatement frappé par son énormité, sa rêverie, sa cruauté, sa folie au service de thèmes universels : la mort et la famille, l’individualisme et l’égoïsme en l’occurrence. Mais la première accroche, pour moi, a été le rire ». Et pour faire rire de ces situations dramatiques, Laurent Pelly a fait appel à deux comédiennes excellentes pour incarner les deux mères de familles, véritables plaques tournantes de la pièce : Christine Murillo et Christiane Millet.    

Christine Murillo est la mère de la mariée, la tante de la défunte. Dès le début du spectacle dans la scène de l’annonce de la mort, elle montre toute la puissance de son registre comique. Méconnaissable sous une perruque blonde (qui la rajeunit), elle embarque toute la troupe et donne le ton à la pièce. Lévin se fout de toutes les conventions, et va transgresser la morale. Christine Murillo exulte dans ce rôle de mère égoïste. Christiane Millet incarne l’autre mère, plus distante, plus froide, mais à l’humour tout aussi féroce. Elle passe son temps à invectiver les autres personnages de jurons. Dans le texte original, les jurons sont écrits en polonais, dans la traduction de Laurence Sendrowicz ils deviennent des insultes à bases de microbes et d’organes : « Staphylocoques drogués », « spermatozoïde sans queue », « bacilles de choc »…    

Ces deux familles vont donc naviguer dans une échappée temporelle et spatiale qui va les mener sur les bords de mer (où ils rencontrent deux gymnastes promettant la vie éternelle) jusqu’au sommet de l’Himalaya (où ils font la connaissance d’un vieux moine bouddhiste). Hanokh Levin utilise ainsi une technique « pour dépasser la comédie et introduire des thèmes se rapportant à une dimension existentielle [1]», nous sommes dans le registre du surnaturel. Si cette écriture est un vrai bonheur pour un metteur en scène,  c’est aussi une difficulté puisqu’il faut changer le rapport au temps. Difficulté dont s’est bien acquitté Laurent Pelly. Il a multiplié les décors (même si les changements sont un peu longs), ils permettent de bien naviguer dans ces espaces métaphysiques imaginés par l’auteur israélien.    

Dans cette quête vers le bonheur absolu, les deux mères vont finalement déchanter. Leurs maris ne survivront pas à cette équipée fantastique. Avant de mourir ils rencontreront l’ange de la mort (Bruno Vincent) qui les accompagne dans leur dernier souffle, un pet. « Tu laisses partir ton âme jusqu’à ce que tu sois complètement dégonflé. Qu’il ne reste plus à l’intérieur que du vide. C’est ça, la mort ». Alors ils observeront dans l’ombre le mariage surréaliste de leurs enfants, traversé par le cercueil de la vieille tante.    

 Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr  


 [1] In « Le théâtre de Hanokh Levin » par Nurit Yaari, aux éditions théâtrales     

Funérailles d’hiver de Hanokh Levin     

traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz     

texte de la pièce publié aux éditions Théâtrales,     

dans le volume Théâtre choisi IV, Comédies grinçantes     

mise en scène Laurent Pelly     

avec Pierre Aussedat Baragontsélé     

Marie-Lis Cabrières Pshoshitsia     

Fany Germond Vélvétsia     

Olivier Jeannelle Shahmandrina     

Eddy Letexier Latshek Bobitshek     

Benjamin Meneghini Popotshenko     

Christiane Millet Tsitskéva     

Denis Rey Lishtentsein     

Christine Murillo Shratzia     

Jean-Philippe Salério Professeur Kipernaï     

Bruno Vincent Angel Samuelov     

Patrick Zimmermann Rashèss     

dramaturgie Agathe Mélinand     

scénographie Marie La Rocca     

costumes Laurent Pelly et Marie La Rocca     

lumières Michel Le Borgne     

son Aline Loustalot     

maquillages Suzanne Pisteur     

assistanat à la mise en scène Caroline Chausson     

réalisation marionettes Jean-Pierre Belin et Nathalie Trouvé     

production TNT – Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées   

Durée: 1h55     

du 29 septembre au 23 octobre 2010 au Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées     

6 novembre – 11 décembre, 21h Théâtre du Rond-Point – Paris     

2bis, avenue Franklin D. Roosevelt     

75008 Paris     

métro Franklin D. Roosevelt (ligne 1 et 9) ou Champs-Élysées Clémenceau (ligne 1 et 13)     

bus 28, 42, 73, 80, 83, 93     

parking au 18, avenue des Champs-Élysées     

13 novembre 2010/par Stéphane Capron
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