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Fisbach, électron libre sous surveillance chez Niangouna

A voir, Avignon, Bobigny, Festival, Les critiques, Théâtre

Photo Simon Gosselin

Frédéric Fisbach, seul en scène, porte les mots de Dieudonné Niangouna dans Et Dieu ne pesait pas lourd, une immersion dans l’intime et l’obscur d’une errance solitaire embrouillée.

Un homme se présente au loin, la silhouette anodine, presque négligée, en jogging et baskets. Il se fait d’abord voir et entendre des profondeurs du plateau. Seul, abandonné, il s’avance pesamment et suit un parcours balisé par des tubes de néons verticaux disposés en enfilade qui n’éclairent que partiellement la cage de scène noire et béante comme une nuit d’éternité. Est-il retranché dans la froideur d’une périphérie inhabitée, dans la cellule d’une prison où il serait détenu, sur les planches d’un théâtre inoccupé ? Sa logorrhée brouille volontairement les pistes. Si bien que tout ce qu’il s’y raconte peut aussi bien exister que n’être qu’une construction mentale.

Évoluant sous une caméra surplombante dont la bande enregistrée défile sur un pan de mur massif, Frédéric Fisbach interprète avec assurance et conviction, corps et esprit tout agités, le personnage d’Anton, comédien sans travail, homme fragile et fugitif qui raconte deux décennies d’une existence tout aussi bien réelle que rêvée.

Le metteur en scène est un complice de Dieudonné Niangouna avec qui il partageait la scène dans Shéda, grande création avignonnaise du dramaturge lorsqu’il était artiste associé au festival. Un an plus tard, Frédéric Fisbach lui passait commande d’un texte permettant d’exprimer toute la colère qui les anime. Et Dieudonné Niangouna a composé une partition aux antipodes des larges fresques chorales dont il est coutumier, mais plutôt resserrée sur une parole intime, introspective, même si totalement délirante et incontrôlable. Il propose un soliloque de forte inspiration koltésienne qui se laisse découvrir comme une succession de visions et de divagations faisant voyager des barres d’immeubles d’une cité à une discothèque aux États-Unis, convoquant aussi bien les djihadistes que la CIA et le FBI. Frédéric Fisbach qui ne possède pas la même verve emportée que Dieudonné Niangouna se fait un récitant plus mesuré mais il ressort de son jeu une grande détermination à donner à voir avec netteté l’état complexe du monde actuel, les écarts entre les gens, les horizons à ouvrir, les murs à franchir. Son errance verbale et physique qui traverse les thèmes de l’origine et de l’exclusion, de la politique, du racisme, du terrorisme, de l’oppression et la révolte, du théâtre enfin, est une aventure particulièrement foisonnante et exigeante.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

Et Dieu ne pesait pas lourd…
Mise en scène Frédéric Fisbach
Texte Dieudonné Niangouna
Avec Frédéric Fisbach
Dramaturgie Charlotte Farcet
Collaboration artistique Madalina Constantin
Scénographie Frédéric Fisbach et Kelig Le Bars
Lumière Kelig Le Bars
Son John Kaced
Construction décor Ateliers de la MC93

Production MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Ensemble Atopique 2
Coproduction Pôle arts de la Scène – Friche la Belle de Mai
Avec le soutien du Grand T — théâtre de Loire-Atlantique, de la Ville de Cannes, et Châteauvallon — scène nationale dans le cadre d’une résidence de création.
Remerciements au Grand T — Théâtre de Loire-Atlantique
Le texte est publié aux Éditions Les Solitaires intempestifs.

Durée : 1h20

11 • Avignon
du 7 au 29 juillet, à 16h45
Relâches les 12, 19 et 26 juillet

13 janvier 2018/par Christophe Candoni
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