Après la polémique de cet été au Festival d’Avignon et la rencontre houleuse entre les directrices et directeurs de Centres Dramatiques Nationaux et Régine Hatchondo, directrice générale de la Création artistique (DGCA), Françoise Nyssen, la ministre de la Culture a rencontré le 18 octobre les directrices et directeurs des centres nationaux de création (Centres dramatiques nationaux, Centres chorégraphiques nationaux et Centres nationaux de création musicale) à l’occasion des 70 ans de la décentralisation théâtrale. Une rencontre qui n’a pas été de nature à rassurer le milieu.
Cet échange était très attendu par tous les créateurs dans le monde du spectacle vivant, un rendez-vous historique, car il est très rare que les artistes venus de la danse, du théâtre et de la musique soient réunis en un même lieu. Attente légèrement déçue si l’on en croit le communiqué commun des trois associations des centres nationaux de création (ACDN – Association des Centres dramatiques nationaux, ACCN – Association des Centres chorégraphiques nationaux et ACNCM – Association des Centres nationaux de création musicale).
S’ils ont pu apprécié « la très nette inflexion du discours » de la ministre après la polémique de cet été, les responsables des centres nationaux de création estiment dans leur communiqué que « les motifs d’inquiétude restent nombreux« . Le discours de la ministre n’aura pas suffi à les dissiper. « Alors que la nécessité d’une refonte ambitieuse de la politique culturelle à l’échelle de la nation s’affirme avec une urgence brûlante, alors que l’ensemble de notre secteur s’engage sous l’impulsion du syndicat des entreprises artistiques et culturelles, dans la mise en oeuvre de l’Acte II de la décentralisation culturelle, nous pouvons constater que les moyens alloués aux établissements que nous dirigeons n’ont pratiquement pas augmenté depuis plus de dix ans » expliquent-ils.
Françoise Nyssen leur a expliqué que maintien du budget du ministère est une victoire. « Pour nous, ce « maintien » a clairement des allures de défaite, surtout si l’on analyse son déploiement concret. Ainsi, que penser de l’enveloppe dérisoire de 3 millions consacrée à un soutien « supplémentaire » aux 10 labels nationaux concernés (soit plus de 300 établissements répartis sur l’ensemble du territoire national) alors que la seule étude pour la mise en place du « pass-culture » voulu par le Président de la République viendra impacter ce même budget à hauteur de 5 millions d’euros ? Plus généralement, nous nous alarmons des menaces que les orientations du gouvernement en matière de travail, de fiscalité ou de soutien aux collectivités locales, font peser sur le service public de l’art et de la culture ainsi que sur l’ensemble des services publics de notre pays. »
Stéphane CAPRON – avec communiqué.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !