La chorégraphe et chercheuse Dominique Brun clôt son travail autour des ballets de Nijinsky en présentant dans la même soirée, au TAP Poitiers puis à la Philharmonie de Paris, Le Sacre du printemps, Jeux et L’après-midi d’un Faune. Pour ce dernier elle invite François Alu premier danseur du Ballet de l’Opéra de Paris à entrer dans la danse.
Quel est votre premier souvenir du Faune?
Mon premier souvenir du Faune c’est une photo de Nicolas le Riche dans son livre (avec les photos d’Anne Deniau). Immense artiste que je respecte profondément! Ensuite j’ai eu l’honneur de pouvoir travailler une partie de cette oeuvre avec Ghislaine Thesmar. Elle transmet tout son savoir avec énormément de passion, beaucoup de métaphores. C’est une excellente pédagogue. Avec elle je vois le décor et l’action apparaitre autour de moi.
Comment avez-vous abordé cette version du Faune avec Dominique Brun ?
Cette version du Faune, qui s’appuie sur les « partitions » chorégraphiques originelles, est très différente de la version de Serge Lifar que nous avons l’habitude de donner à Garnier. Pour moi c’était un réel exercice de discipline et de focalisation corporelle. Cette partition est extrêmement graphique et il y a moins de place pour des mouvements personnels. J’ai aimé travailler avec Dominique experte du travail de Nijinsky. Elle s’implique énormément dans la transmission de ces œuvres avec beaucoup de douceur et de sympathie en adaptant son processus de travail en fonction de la personne qu’elle a en face d’elle.
Vous voyez ce travail comme une re-construction ? Une relecture ?
Je pense que la personne la plus à même de répondre serait Dominique. Pour moi c’est une interprétation d’une partition chorégraphique qui se veut être la plus proche possible de ce que Nijinsky a écrit au départ.
Vous venez de danser à l’Opéra de Paris dans des créations de William Forsythe et Crystal Pite. De passer à Nijinsky c’est….
Un grand écart! Dans cette version du Faune la gestuelle est très restreinte, il y a beaucoup de poses, parfois un peu douloureuses ( une minute où je suis allongé avec le bras en l’air et la nuque renversée vers l’arrière!), de marches, des postures de mains et des ports de bras très atypiques. Le rythme du Faune est globalement très lent. Les mouvements se ressemblent sans être exactement les mêmes et je pense que la difficulté se trouve à cet endroit … ainsi que dans la musicalité qui n’est pas celle qui nous viendrait naturellement. Dominique a passé beaucoup de temps pour m’aider à trouver des repères musicaux auxquels je peux m’accrocher en interprétant la pièce.
Propos recueillis par Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
Soirée Nijinsky Le Sacre du printemps, Jeux, L’après-midi d’un Faune chorégraphies Vaslav Nijinsky. recréation Dominique Brun. Orchestre Les Siècles direction François-Xavier Roth ( seulement à Paris) 18 et 19 octobre TAP Poitiers, 22 et 23 octobre Philharmonie de Paris
www.tap-poitiers.com
www.philharmoniedeparis.fr
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