"Fragments d’un discours amoureux" mise en scène Arnaud Churin au Théâtre Bastille du 4 au 20 mai 2010
Les fragments de ce discours ne peuvent être dits que par des amoureux. Deux amoureux qui tenteront de déciller leur regard sur l’amour. Ils ne veulent pas « connaître » l’amour, ils veulent l’affirmer. Chacun prisonnier dans cette solitude, que désormais nous savons commune à tous, ils sont amoureux. Mais de qui ? C’est pour tendre cette dimension de la chair que nous avons voulu, en plus des deux comédiens joindre une danseuse. Pour qu’au-delà des déterminations, hétéro /homo il y ait une incarnation, donc une crédibilité dans les situations qui sont développées. Le trio finalement, renforce la solitude et le « quant à soi » de chacun des interprètes. C’est de cette solitude tellement reconnue par le public, tellement détaillée par la maladie que l’amour provoque de vouloir être exact dans son ressenti, que le spectateur « Umpfe ». Il peut projeter à loisir ses situations de langage à lui, les fragments de son vécu amoureux car la « distribution » n’impose pas un lien. Tantôt l’un tantôt l’autre sont délaissés, et la fille dans certains cas est la poule d’une expérience, ou une émanation du texte lui-même. L’ensemble doit être de nature à « déplier » la complexité du texte, à se réjouir de son entendement. L’espace dans lequel évolue les interprètes est nu, afin que toutes les situations soient vraisemblables sans qu’aucune d’entre elles n’aient besoin d’être accessoirisées. La langue de Barthes est tellement juste, tellement équilibrée que tout doit concourir à en faire le centre de la représentation. Pour rencontrer les solitudes qui sont sur scène il faudra que notre esthétique reste extrêmement légère et que les images qu’elle pourrait déployer proviennent des interprètes. Ils sont auto-suffisants, c’est eux qui sont l’objet de leur propre discours, puisque « c’est un amoureux qui parle et qui dit ». Aucune machinerie extérieure ne saurait être mise en place, ce sont les interprètes qui doivent tout produire, tout faire advenir. Extrait de la note d’intention d’Arnaud Churin.
Fragments d’un discours amoureux
D’après Roland Barthes
Mise en scène Arnaud Churin
Jeu Arnaud Churin, Scali Delpeyrat et Luciana Botelho
Collaboration artistique Emanuela Pace
et Philippe Marioge, Gilles Gentner et Olivier Bériot
Chant Dominique Wenic Béaruné
Production Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône
Coproduction La Sirène Tubiste
Avec le soutien de la MC93 Bobigny
Avec l’aide à la production d’Arcadi
Du 16 au 19 novembre 2011
19h30 – sauf le dimanche
Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette
75 011 Paris
http://www.theatre-bastille.com/
Métro : Bastille (ligne 1-5-8)
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