Il n’y a qu’une seule manière de danser Figure a Sea : de tout son être, cellulaire. Ils sont vingt et un : toute la troupe du Ballet. Pour ce grand ensemble, il s’agit d’imaginer et de dessiner la mer, une figure ouvrant la danse sur l’infini. Pour Deborah Hay qui imagine une mer de possibilités infinies pour chaque danseur, Laurie Anderson crée un catalogue de sons, une palette de partitions et de multiples possibilités à choisir et mixer plutôt qu’une musique avec un début et une fin. L’articulation étroite du langage musical et du langage corporel active ainsi la conscience du danseur comme celle du spectateur et émancipe le regard et l’écoute. Avec cette délicate partition chorégraphique teintée d’un humour discret sans argument autre que la danse elle-même, le corps entier, en arrêt comme en rotation, est engagé dans un déplacement physique continu qui cartographie l’espace par des jeux de relations et de combinaisons et par des variations d’intensité qui accentuent la dynamique de l’ensemble. Aller et retour d’une vague, mouvement pendulaire d’un temps présent pris entre passé et futur, analogies musicales et sonores… Cette pièce minimaliste d’une incomparable qualité et subtilité frôle l’endroit où tout pourrait disparaître dans le vide et le silence. Car cette qualité du mouvement participe d’une recherche fine qui touche à la méditation, au monde de la perception qui évolue entre fluidité et gravité, corps flottants et trous noirs. « What if … ? » « Que faire si… ? » demande sans cesse Deborah Hay aux danseurs.
Derrière cette énergie, cette conscience de la sensation, se cache en effet une philosophie : Figure a Sea n’est pas seulement de la danse pure. C’est une métaphore de l’existence, dans ses tensions, ses inquiétudes, ses détentes et ses relâchements. C’est aussi une profession de foi de la chorégraphe envers la capacité de chaque génération à renouveler son regard sur la danse, à interroger ou évaluer son rapport au monde. Un défi que le Ballet Cullberg relève avec grâce. id d’après dossier de presse.
Figure a sea
Chorégraphie et direction artistique : Deborah Hay
Musique : Laurie Anderson
Design sonore : Martin Ekman
Lumière : Minna Tiikkainen assistée de Heikki Paasonen
Costumes : Marita Tjärnström
Assistants à la chorégraphie : Mira Mutka, Laurent Pichaud
Directrice des repetitions : Lisa Drake
Coproduction : Zodiak – Center for New Dance (Helsinki), Peak Performances @ Montclair State University (New York), Balletto di Roma (Rome), Centro per la Scena Contemporanea Comune di Bassano del Grappa (Bassano del Grappa, Italy), CCAP (Stockholm, Sweden)
Avec le soutien de l’Institut Culturel italien de StockholmMontpellier Danse 2016
Mer. 29 & jeu. 30 juin à 22h
Théâtre de l’Agora
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