Le Capitole de Toulouse fait exploser son Feux d’artifice de fin d’année avec la démonstration technique de Suite en blanc de Serge Lifar, les délires comique de Sechs Tänze de Jiří Kylián et de The Concert de Jerome Robbin. Et c’est la théâtralité du Ballet qui nous emporte.
Le Capitole de Toulouse clôt l’année avec un Feux d’artifice de grands chorégraphes du XXe siècle, qui sont autant de variations du geste néo-classiques. Serge Lifar offre une synthèse entre classique et moderne, Jiří Kylián déploie son écriture dynamique constellée de fantaisie et Jerome Robbins, sa danse théâtrale façon Broadway. Un spectacle de fin d’année haut en couleur, où le Ballet brille par son interprétation théâtrale.
Suite en blanc de Lifar ouvre le bal de manière monumentale avec un ballet technique. Les costumes (justaucorps, tutus romantiques et à plateau blancs) évoquent le ballet romantique, mais la narration disparaît au profit des seules démonstrations techniques et compositions graphiques. Tableau après tableau jaillissent les prouesses des interprètes : tours en l’air, grands arabesques, manèges de grands jetés et autres grands développés. Grâce à une mise en scène sur deux niveaux, grâce à une estrade dans le fonds de la scène, les danseuses et danseuses deviennent les personnages d’une grande fresque. La technique classique s’y déplie de manière virtuose, physique et minutieuse. Une écriture graphique, mais un peu froide pour le Ballet du Capitole ?
Là où le ballet de l’Opéra national du Capitole excelle c’est dans la pantomime, qui scintille dans le Sechs Tänze (Six danses) bouffon de Kylián, dansé sur les notes vives te lumineuses de Mozart. Il transporte dans une joute pleine de fantaisie où des personnages de l’ancien régime, en robes blanches et perruques, surgissent dans un nuage de blanc de céruse. Les gags se succèdent, la salle pouffe, au gré des valets qui enfilent de grandes robes noire, jouent et se poussent entre deux pirouettes.
Dans le même registre, The Concert de Jérôme Robbins, met en scène une galerie de personnages cocasses (une jeune femme mélomane, un garçon timide, deux amies bavarde) autour d’un concert de piano. Cette première saynète laisse place à d’autres plus dansés, où un groupe de ballerines en tutus gris sont manipulées et balancées en l’air comme des pantins par des déménageurs, avant de se lancer dans une variations où s’enchaînent les gaffes. Toutes et tous se métamorphosent en papillons pour le tableau final, livrant une version facétieuse des ambitions d’envol du ballet classique. Deux pièces qui prouvent à nouveau l’expressivité contagieuse du Ballet du Capitole, qui ne délaissent pas pour autant la technique.
Belinda Mathieu – www.sceneweb.fr
Suite en blanc
Création par le Ballet de l’Opéra de Paris, le 19 juin 1943, au Grand Théâtre de Zurich
Entrée au répertoire du Ballet du Capitole le 23 octobre 2019Chorégraphie
Serge LifarMusique
Édouardo LaloDécors et costumes
Maurice MoulèneLumières
Yves BernardAvec l’aimable autorisation de la Fondation Serge Lifar
Sechs Tänze (Six danses)
Création par le Nederlands Dans Theater I, le 24 octobre 1986, au Muziektheater d’Amsterdam
Entrée au répertoire du Ballet du Capitole le 12 avril 2008Chorégraphie, décors et costumes et conception lumières
Jiří KyliánMusique
Wolfgang Amadé MozartRéalisation lumières
Joop CaboortAdaptation lumières
Loes SchakenbosThe Concert
Création par le New York City Ballet, le 6 mars 1956, au City Center of Music and Drama de New York
Entrée au répertoireChorégraphie
Jerome RobbinsMusique
Frédéric ChopinPiano
Yannaël QuenelRideau d’avant-scène
Saul SteinbergCostumes
Irene SharaffLumières
Jennifer TiptonBallet de l’Opéra national du Capitole
Orchestre national du CapitoleDirection musicale
Philippe BéranDurée 1h55
Du 21 au 31 décembre 2023
Théâtre du Capitole – Toulouse
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