Initiée en 2008, la manifestation hivernale Des souris, des hommes est tournée vers les créateurs de la scène internationale du présent, faisant une jonction entre les fondamentaux du spectacle vivant et les nouvelles formes de mises en scène (notamment grâce à l’usage des technologies de la communication, de l’image et du son mais aussi dans la recherche d’un renouveau des codes de la représentation, que l’on parle de place du public dans le dispositif ou du dispositif en tant que tel).
Ce qui caractérise les artistes programmés sur cette manifestation, c’est aussi une forme d’audace, de remise en perspective des codes de la représentation – lien avec le public, dramaturgies, mises en espace, usage des outils numériques dans une perspective de création artistique. Le festival affiche également quelques dates quasi-exclusives en France.
Tout en évitant l’hermétisme, les spectacles programmés sont source de surprises, empruntant aux univers de la performance, de la création multimédia, de l’actualité médiatique, du spectacle dit « immersif »…
Le festival ayant une vocation internationale, il accueille des créateurs de 8 pays différents, avec notamment pour cette édition un focus sur le Royaume Uni en partenariat avec l’ONDA et le British Council. Il accueille également des installations interactives.
Des souris, des hommes est un festival qui s’inscrit définitivement dans l’air du temps. Lieux
Daniel Linehan, chorégraphe d’origine belge installé à New York, propose avec Zombie aporia, un regard sur la danse contemporaine qui s’inspire de la génération X. Les interprètes y entonnent des standards du rock comme dans un concert et sont dirigés par une présence technologique – un ordinateur portable qui leur transmet des indications.
Les anglais de Gob Squad mettent en scène 7 ados et 7 pré-ados qui se projettent dans leur propre futur – et qui se mettent donc dans la peau d’adultes. Ajoutez à cela un dispositif qui rappelle à la fois une expérience scientifique, ou au choix un dispositif de téléréalité – le public observe les interprètes à travers une vitre qui sépare la scène et la salle. Un regard sur l’existence partagé entre humour et amertume, qui faut se demander au spectateur « et moi, qu’ai-je fait de mes rêves d’enfance » ?
Après un Sacre du Printemps qui avait fait sensation lors de DSDH 2012, l’espagnol Roger Bernat est de nouveau programmé avec son tout nouveau projet « immersif », Pendiente de voto. Le principe est simple : chaque spectateur se voit attribuer une place et une télécommande numérotée dans un hémicycle. Des questions sont posées à l’ensemble de l’audience par le biais d’un écran géant, des plus sérieuses (êtes-vous pour ou contre la vivisection pour des raisons scientifiques) au plus incongrues (doit-on avoir le droit de fumer dans cette salle ?) au plus sérieuses. Une mise en situation ludique et réflexive de l’exercice de la démocratie.
Dans Germinal, le duo Defoort/Goerger poursuit sa brillante et oulipienne œuvre de « patathéâtre » après &&&&&& & ou encore Indigence=élégance avec un spectacle sur la génèse – faire jaillir tout un univers de la nudité apparente du plateau. Derrière le côté pôtache, la reconnaissance d’un talent singulier puisque le spectacle a été créé aux Subsistances lors de la dernière édition de la Biennale de la Danse de Lyon.
Compagnie européenne par excellence, que ce soit par les multiples nationalités qui la compose ou l’impressionnante liste de soutiens et de coproducteurs de ce nouveau spectacle à l’échelle du continent, les Superamas proposent THEATRE, leur toute nouvelle création. Habitué des projets à dimension pharaonique, ils mettent en scène la mégalomanie des dictatures du 21e siècle et les tentations révisionnistes pour installer des bourreaux comme des héros. Vidéo, 3D, théâtre, performance, danse et même opéra – cette compagnie étonnante réunit tous les registres dans un théâtre-mix étonnant.
Véritable révélation et renouveau de l’art de la marionnette outremanche, Blind Summit clôturera le festival avec The Table, spectacle multiprimé au Royaume-Uni.La simplicité du dispositif – la table du titre, 3 manipulateurs, une marionnette – n’a d’égal que l’efficacité de ce spectacle lié à la virtuosité de ces « puppet masters ». En pleine ascension, ils ont partagé l’affiche avec Simon MC Burley dans la cour du Palais du Pape au festival d’Avignon 2012, en assurant la partie marionnettes du spectacle Le Maître et Marguerite.
SO BRITISH ! Dans le cadre de sa programmation internationale, Le Carré-Les Colonnes met cette année en lumière un « focus british » en partenariat avec l’ONDA et le British Council, avec les spectacles Before your very eyes, The table et les installations multimédia de l’écossais Billy Cowie.
Et aussi : Clément Layes / Public in private, Winter Family, Ivana Müller
Le festival se déroule sur le territoire de la Communauté Urbaine de Bordeaux, avec les lieux partenaires suivants :
Les deux espaces de la scène conventionnée Le Carré – Les Colonnes
Le Carré à Saint-Médard-en-Jalles
Les Colonnes à Blanquefort
Le Théâtre National Bordeaux Aquitaine, Bordeaux
Le Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan
Le Cuvier, Centre de Développement Chorégraphique, Artigues-Près-Bordeaux
Le Molière Scène d’Aquitaine (Office Artistique de la Région Aquitaine), Bordeaux
Festival des souris, des hommes #6 à Bordeaux
15 janvier > 1er février 2013
Festival international arts de la scène Bordeaux métropole
Une manifestation concoctée par la scène conventionnée Le Carré-Les Colonnes & ses partenaires.
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