L’art, ses multiples manifestations, maintiennent en tension les relations entre les individus et questionnent leurs systèmes de penser « la communauté ».
Le festival que nous vous avons concocté ne dérogera pas à cette idée que nous devons prendre les risques de tout remettre en cause pour mieux repartir ensemble vers de nouvelles utopies.
Ce plaisir, cette jouissance, cette extase, cette excitation de l’inconnu sera notre leitmotiv durant toute cette édition « X » pour garder intactes nos capacités à l’irrévérence, à la bouffonnerie, à l’insolence pacifique, au dérangement, à la perte de référence, au déroutement sémantique, à la surprise, à l’humour noir, à l’absence de retenue, au politiquement incorrect, à tout ce qui nous passe par la tête et qui peut traduire une nouvelle forme de sagesse, une façon de régénérer notre esprit, de partage joyeux.
Vous le savez, ici à Aurillac, afin de susurrer les bonnes nouvelles du monde aux volcans assoupis, nous convoquons les joyeux drilles, les saltimbanques, les troubadours, les diseuses d’aventures, les ménestrels, les hérétiques, les sorcières, les poètes, les chansonnières, les illusionnistes, les bonimenteurs, les acrobates du verbe haut… toutes celles et ceux qui souhaitent cultiver la confiance au contraire de l’angoisse et de l’anxiété.
Cette édition est particulière, elle paraît dans un contexte compliqué de remise en cause profonde de nos pratiques citadines de l’expression culturelle dans les espaces publics.
C’est pourquoi nous voulons continuer à croire que rien n’est plus exaltant que la fluidité des mouvements, que l’eau se régénère en dévalant les cours des rivières, que le vent et les abeilles pollinisent nos cultures et que le flux des transhumances humaines transcende la tolérance.
Ce n’est pas si simple d’arriver à vivre tous ensemble mais c’est bien d’y penser, d’échanger sur le sujet… quatre jours par an c’est le minimum, très relâchés dans les rues d’Aurillac, une ville disponible pour entendre, écouter, partager les rêves avec confiance… la particularité unique de cet évènement culturel sans limite, la divine comédie !
Nous devons le préserver, ne pas oublier que c’est dans l’accueil et le respect des différences que l’équilibre des rituels sera perpétué.
Pour ne pas perdre votre sens du vertige vous pourrez, entre autres, écouter un carillon voltigeur, valser sous un orchestre céleste, manifester en bande vos désaccords dans une presque immobilité, rire jaune avec les chiens, suer en after matinal place de l’hôtel de ville, jardiner en compagnie de danseurs à la tête de cochon, régler son compte à la spéculation planétaire, pleurer de dégout au coeur de la prostitution galopante, voyager au centre d’images enflammées, baiser… les pieds du dieu de la réconciliation…
Un échantillon de la perte de contrôle que nous vous proposons pour cette traditionnelle rencontre artistique d’Aurillac,
3333ème du nom ! Bonne éternité au théâtre de rue d’Aurillac
Jean-Marie Songy
Directeur du Festival d’Aurillac et du Parapluie
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