Après « Maison de Poupée » d’Ibsen dans la mise en scène de Michel Fau, le Théâtre de la Madeleine poursuit son exploration d’un théâtre exigeant, avec « Extinction » d’après Thomas Bernhard. Une lecture créée en avril 2009 au Théâtre de la Colline pour France Culture, dans une réalisation de Blandine Masson et Alain Françon, et reprise jusqu’au 18 avril. L’histoire de Murau, un autrichien qui a fuit sa famille, son passé nazi, et qui replonge contraint dans les démons familiaux à l’occasion des obsèques de ses parents et de son frère, morts dans un accident de voiture. Serge Merlin poursuit ainsi son voyage au cœur de l’œuvre de Thomas Bernhard après avoir joué ses plus grandes pièces, et tout récemment Minetti (2009 – Athénée) ou Le neveu de Wittgenstein (2007 – Chaillot).
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Extinction
D’après Thomas Bernhard
Avec Serge Merlin
Réalisation Blandine Masson et Alain Françon
Traduction de Gilberte Lambrichs
Adaptation de Jean Torrent
Théâtre de la Madeleine
jusqu’au dimanche 18 avril
du mardi au vendredi à 19h
matinées : dimanche à 18h
Prix unique : 20 €
Dans la manière de Serge Merlin d’aborder le texte de Thomas Bernhard, il y a quelque chose de particulier, liée à sa tendance à la vocifération, éloignée de son approche d’un texte comme « Le dépeupleur » de Beckett. Vocifération se présentant moins comme une volonté d’affirmation d’un caractère – imposer une puissance ravageuse qui balaie tout – que débordement incontrôlé lié à la confrontation avec une situation redoutée (le retour à Wolfsegg, le domaine honni). Dans cette extériorisation confinant au cri, il y a quelque chose de foncièrement régressif, un peu à l’image d’un enfant qui, atteint par la peur de franchir certains espaces, se déploierait d’autant plus en gesticulations, secousses et cris.
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