« Exhibit » comme « exhibition » bien sûr, mais aussi pour ce que le terme signifie littéralement : « pièce à conviction ». Série de tableaux vivants évoquant, pour mieux les critiquer, le modèle des zoos humains, l’ensemble fait écho aux expositions ethnographiques et au racisme scientifique qui ont proliféré dès les années 1850 dans les pays colonialistes. Par un voyage dans le temps, Brett Bailey convoque les atrocités commises en Afrique et interroge les politiques actuelles envers les immigrés africains en Europe. Cette proposition d’une grande force plastique et politique est une expérience déroutante et rare pour le spectateur, questionnant son statut même. Ici, aucun objet n’instaure de distance entre celui qui contemple et celui qui est contemplé. C’est, en son principe, le regard posé sur l’altérité qui est réexaminé.
Exhibit B Brett Bailey
Chorale namibienne Lesley Melvin Du Pont, William Mouers, Chris Nekongo, Avril Nuuyoma
Avec Eric Abrogoua, Priscilla Adade-Helledy, Machita Doucoure, Alexandre Fandard, Lesley Melvin Du Pont, Guillaume Mivekannin, William Mouers, Jean-Philippe Mpeng-Backot aka « Soon », Muna Mussie, Chris Nekongo, Avril Nuuyoma, Céline Paruta, Jelle Samminadin
Production internationale UK Arts International (Worcester) • Coproduction Wiener Festwochen, Theaterformen Festival et Kunstenfestivaldesarts. Avec le soutien de l’Institut Français et l’aide de l’Onda. Remerciements : UK Arts International, KVS-Koninklijke Vlaamse Schouwburg.
TAP – Théâtre et Auditorium de Poitiers du 14 au 16 novembre 2014
Théâtre Gérard Philipe
jeudi 27 et vendredi 28 novembre de 19 h à 22 h – samedi 29 novembre de 18 h 30 à 22 h – dimanche 30 novembre de 15 h à 18 h 30
Entrée toutes les vingt minutes – Salles Jean-Marie Serreau, Le Terrier et les espaces attenantsCentquatre-Paris du 7 au 14 décembre 2014
Ce n’est pas de l’antiracisme, quelles que soient les intentions déclarées. Le Blanc créateur parle à un public blanc pour leur faire réfléchir sur histoire et culpabilité, en utilisant les corps noirs comme moyen d’expression. Les noirs sont silencieux, semi dénudés, esthétisés, immobiles, sous lumière décorative, éternelles victimes qui ne résistent pas, dans cette vision mensongère de l’histoire. Nous voyons des tableaux tirés de l’histoire coloniale, mais les colons qui ont infligé ces cruautés ont disparu de vue! En tout et pour tout, c’est une exposition qui ne respectent pas du tout de façon égale les différents groupes ethniques, et il est très choquant de voir que de l’argent public a été dépensé sur ça, dans une ville multiethnique, qui plus est. Heureusement qu’il y a un collectif pour s’y opposer.