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Rodrigo Garcia à Montpellier, fin de route et nouvel horizon

À la une, A voir, Les critiques, Montpellier, Nanterre

photo Marc Ginot

Sur le départ du Centre Dramatique National de Montpellier qu’il dirige depuis quatre ans, Rodrigo Garcia présente sa dernière création, un témoignage plutôt déjanté d’une envie d’ailleurs et d’un besoin d’asociabilité. Des figures fulgurantes s’y télescopent telles que Evel Knievel, le Macbeth d’Orson Welles, ou bien encore Neronga, un monstre de manga. Toutes sont conduites sur les routes brésiliennes, à Salvador de Bahia, un pays bien connu de l’artiste, où se révèlent les étonnants pouvoirs des mythiques Acarajés…

Si, d’emblée, s’imposent les thèmes du conflit et de l’indépendance dans le spectacle, ceux-ci entrent, sans extrapolation exagérée, en écho avec le mandat passionnant mais contesté de Rodrigo Garcia à la tête de l’ex-Théâtre des Treize Vents rebaptisé aux insignes nietzschéens le HTH (Humain Trop Humain). Ce changement de nom, entre autres signes absolument volontaristes, indiquait le choix d’une rupture nette, radicale, avec ce qui avait été réalisé auparavant sur la scène de Montpellier.

Aussitôt nommé à la direction du lieu, Rodrigo Garcia a souhaité ouvrir les vannes : l’espace librement transformé est désormais prompt à accueillir de nouvelles écritures scéniques exclusivement contemporaines et issues des arts plastiques, numériques et performatifs, à recevoir de nouveaux artistes et un nouveau public. Décoration antibourgeoise, style underground, DJs sets jusqu’à une heure du matin, accompagnent une programmation audacieuse où figure une constellation de créateurs électriques et organiques tels que Alain Platel, Theo Mercier, Angelica Liddell, Milo Rau, Markus Öhrn, Steven Cohen, Gisèle Vienne, Tino Seghal…

Une telle révolution nécessitait de s’installer dans la durée, mais accablé et malheureux du manque de moyens et de soutien de la part des pouvoirs publiques méfiants et frileux, l’exigeant et impatient Rodrigo Garcia annonçait l’année dernière sa décision de ne briguer un nouveau mandat après, selon ses propres mots, « quatre années à ramer à contre-courant ». On imagine peu suivi ce travail titanesque maintenant que le théâtre est confié au duo formé par Nathalie Garraud et Olivier Saccomano ; même inabouti, il aura été déterminant.

Ce n’est donc sûrement pas un hasard si la dernière pièce de Rodrigo Garcia met en scène les figures aussi combatives et éperdument libres et dérangeantes que celle du cascadeur américain Evel Knievel dont les envolées comme les chutes en moto demeurent spectaculaires, ou bien celle d’un Orson Welles schizophrène se confondant avec le sanguinolent Macbeth de Shakespeare qui entreprend le génocide du peuple bahianais.

Plutôt barrée, parfois absconse, toujours assumée comme telle, la pièce n’affiche pas de thèmes apparents si ce n’est les habituelles marottes de l’artiste argentin. Sur scène et grand écran, défile un monde enfantin et totalement perverti par le consumérisme vilipendé dans une séquence détonante qui vante les dérisoires créations de glaces gélatineuses aux formes suggestives et pompes funèbres pour nains. Tyrannie, perte de la passion, solitude contemporaine…, la critique sociale ne se tarit pas plus chez Rodrigo Garcia que le corps ne se tait, toujours exultant d’une pièce à l’autre ; ici, celui de jeunes femmes, mi pin-up mi chevalier sur semelles compensées dont l’une finira nue et peinturlurée sous les jets fluorescents d’extincteurs trafiqués. On n’en attendait pas moins de l’artiste qui déploie avec un humour à l’ironie mordante une fiction foutraque et débridée, diablement incandescente.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

EVEL KNIEVEL
CONTRE MACBETH
NA TERRA DO FINADO HUMBERTO
texte, espace scénique et mise en scène de Rodrigo García

du 15 au 17 et du 21 au 23 novembre 2017 à 20h
à hTh (Grammont)

Les Amandiers de Nanterre
Du 29/03/19
au 07/04/19

21 novembre 2017/par Christophe Candoni
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