Ziggy Stradust n’est pas mort !

Photos Marc Ginot

Depuis Elvis Presley jusqu’à Lady Gaga, en passant par les Stones ou les Beatles, les stars du rock’n’roll ou de la pop fascinent leurs fans. Les soirs de concerts des dizaines de clones se pressent devant les salles de spectacle. C’est la magie du rock. En 1972, David Bowie s’invente un personnage, il se teint les cheveux en rouge et crée Ziggy. C’est l’âge d’or du glam rock. L’album « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars » est un succès planétaire. Les tubes s’enchainent : « Starman », «rock’n’roll suicide »…C’est le point de départ du spectacle du metteur en scène bordelais Renaud Cojo. Il est parti à la recherche de ces fans qui vivent à travers une vedette jusqu’à en prendre l’apparence et devenir libéralement des sosies. « L’intérêt de la pièce, n’est pas dans l’objet de la fascination, explique Renaud Cojo, mais dans le fait que la fascination est fascinante parce qu’elle a des ressorts théâtraux troublants. Au fond, la fascination déplace le théâtre dans la vie, les gens qui se prennent pour Bowie ou Ziggy, ils finissent eux-mêmes par ne plus bien savoir s’ils jouent leur vie ou s’ils la vivent ». Ce spectacle se regarde donc comme un grand documentaire vivant et interactif.

Au centre de l’espace trône une cabine téléphonique londonienne, celle qui figure en photographie dans l’album « The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars », et de multiples écrans de télévision sur lesquels Renaud Cojo nous livre le résultat de son enquête dans le monde du dédoublement de personnalité. En surfant sur la toile, il est tombé sur les vidéos d’un jeune garçon (Eliott Manceau) interprétant des versions cover des chansons de David Bowie, et c’est lui qui les interprète désormais dans le spectacle. Sur scène, Renaud Cojo fait aussi participer un jeune homme handicapé en fauteuil roulant : Romain Finart. Lorsqu’il était étudiant en Master 2 théâtre à l’université de Bordeaux, Romain a écrit une longue lettre à Renaud Cojo pour lui demander d’effectuer un stage. C’était au moment de la création du spectacle. De stagiaire, Romain est devenu comédien. Il est touchant et montre beaucoup d’application dans son jeu. Enfin tous les soirs, Renaud Cojo invite quelqu’un à venir lire des textes (entre autres du psychiatre suisse Carl Gustav Jung). Le tout pourrait sembler décousu, mais il y a tellement d’énergie déployée sur scène, que le spectacle fonctionne. Il est tendre et ne sombre à aucun moment dans le voyeurisme. Les moments les plus cocasses sont les vidéos enregistrées par Renaud Cojo en caméra caché chez psychanalyste. Il se fait passer pour un patient schizophrène déguisé en Ziggy. Cette vidéo sert de fil rouge au spectacle qui recèle énormément de belles surprises.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

… ET PUIS J’AI DEMANDÉ À CHRISTIAN DE JOUER L’INTRO DE ZIGGY STARDUST

conception, mise en scène, images Renaud Cojo

avec Renaud Cojo, Romain Finart, Eliott Manceau,

et une invitée en alternance

montage images Benoît Arène, Renaud Cojo

son et régie vidéo Sylvain Dumoulin

lumière Éric Blosse, Véronique Bridier, Emmanuel Bassibé

costumes Odile Béranger

construction Jean-François Huchet

production : Carré des Jalles / Ouvre le Chien / « Hybrides » CDN Montpellier / OARA / Isolar / The Beckenham Arts Lab. Avec l’aide de Garden Nef Party Festival (Angoulême).

Ce spectacle bénéficie du soutien de la Charte de diffusion signée par l’Onda, l’OARA, l’ODIA Normandie et Réseau en scène – Languedoc-Roussillon. Avec l’aide à la diffusion d’Arcadi.

Partenaire média : Radio Nova.

Durée: 1h20