On retrouve avec ce texte les thèmes favoris de l’auteur : la famille et les relations parfois compliquées que les liens du sang engendrent. Dès la première scène, l’écriture crue et acerbe permet à Judith Magre de laisser éclater son talent. « J’en ai marre de ma gueule » lance-t-elle avec cette gouille et ce phrasé inégalés. Pierre Notte interprète le loup, c’est le récitant de la pièce. Dans un costume miteux, il se déplace avec le landau de l’enfant, c’est un loup éructant au phrasé guttural (un peu trop forcé). L’enfant est interprété par Julien Alluguette qui retrouve un rôle d’adolescent comme dans Equus (en 2008 à Marigny qui lui a valu une nomination aux Molières). Cet enfant abandonné par sa mère, retrouve son père (et grand-père) et sa grand-mère et leur explique qu’il a mangé sa propre mère pour survivre. Tout cela est immoral, mais le côté malsain ne ressort pas vraiment dans le spectacle. La mise en scène de Patrice Kerbrat ne souligne pas assez la noirceur du texte, elle est finalement trop sage. Alors on attend avec impatience « Pour l’amour de Gérard Philipe » du même Pierre Notte en février au La Bruyère avec Emma de Caunes et le chanteur Raphaël…
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Et l’enfant sur le loup
texte de Pierre Notte
mise en scène Patrice Kerbrat
avec Julien Alluguette………………l’enfant
Judith Magre……………………la mère
Jean-Jacques Moreau ……….le père
Pierre Notte …………………….le loup
collaboratrice artistique Céline Billès-Izac
décorateur Edouard Laug
créateur lumière Laurent Béal
costumière Pascale Bordet
assistée de Caroline Martel
coproduction Félix Ascot, Jean-Claude Lande et Jean Martinez, Théâtre du Rond-Point
publié aux éditions l’Avant-Scène Théâtre
6 janvier – 13 février, 21h, dimanche, 15h30 – relâche les lundis et le 9 janvier
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