Son visage est devenu un objet de marketing. Un regard sombre, une chevelure foisonnante, un béret avec une étoile, l’image du « Che » prise par le photographe Alberto Korda le 5 mars 1960 a fait le tour du monde. Son histoire est un peu plus connue depuis les deux opus cinématographiques de Steven Soderbergh avec Benicio Del Toro. Grâce à ces films présentés à Cannes en 2008 on comprend mieux la complexité du personnage, la détermination qui été la sienne pendant ces années de guérilla, ses problèmes de santé liés à son asthme. Alors l’on se dit qu’avec la pièce de José Pablo Feinmann, auteur argentin l’on va découvrir une autre facette du révolutionnaire. Et l’on est déçu.
La pièce débute à quelques heures de la mort du Che. Nous sommes dans la forêt Bolivienne en 1967. Le Che est entré dans ce pays en 1966 pour contrer la dictature militaire dirigée par le général René Barrientos. José Pablo Feinmann a imaginé une rencontre entre le Che et un journaliste, Andrés Cabreira interprété par Jaques Frantz. Le Che va livrer ses dernières pensées sur la révolution, le communisme, la soif de justice. « Il ne peut y avoir d’homme sans violence » dit-il. Des flashes back permettent de le retrouver quelques années plus tôt en compagnie de Fidel Castro.
La pièce n’est pas à la hauteur de l’espérance, et la mise en scène de Gérard Gelas ne parvient pas à faire émerger l’ensemble qui tire en longueur. L’entrée en matière est belle. Un portrait peint du Che vient s’écraser sur le sol. Mais c’est bien là le seul effet réussi. Tout au long du spectacle, les éclairages varient. La salle tantôt dans l’obscurité s’allume. C’est fatigant. Il y a bien Olivier Sitruk qui incarne Ernesto Che Guevara. Sa ressemblance physique est impressionnante. Mais passé le plaisir de le voir sur scène endosser un tel rôle, cela s’émousse assez vite.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
ERNESTO CHE GUEVARA, la dernière nuit
de José Pablo FEINMANN
Traduction et Adaptation : Marion LORAN
Mise en scène, scénographie : Gérard GELAS
Avec : Olivier SITRUK, Ernesto Che Guevara
Jacques FRANTZ, Andrès Cabreira; Fidel Castro; Matthews
Laure VALLÈS, La paysanne; la mère de Paredes; Aleida;
Guillaume LANSON, Gary Prado; Antonio; Arriola
François SANTUCCI, Eduardo Huerta et Chico
Avec les voix de Che Guevara et Fidel Castro
Production Théâtre du Chêne Noir – Avignon
A partir du 20 janvier 2011
(du mardi au samedi à 19h, dimanche à 15h)
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