Eric Ruf, le nouvel administrateur de la Comédie-Française, nommé cet été par François Hollande a dévoilé son projet pour cette institution théâtrale française. On en sait un peu plus sur le projet d’Eric Ruf – nouvel administrateur de la Comédie-Française – qui lui a permis cet été d’emporter la mise sur Stéphane Braunschweig, le directeur du Théâtre de la Colline qui était le candidat d’Aurélie Filippetti. Il a de l’ambition pour la maison de Molière mais en aura-t-il les moyens ?
Quelle est votre ambition pour la Comédie-Française ?
J’ai en tout cas l’ambition de faire venir et revenir de grands metteurs-en-scène étrangers et de grands maîtres français. Pour réussir à les faire venir sans argent, il faut nouer des partenariats avec des festivals historiques comme Avignon ou le festival d’automne à Paris. Cela fait vingt ans que la troupe n’a pas mis les pieds à Avignon et cette absence est criante. J’imagine qu’avec Olivier Py qui aime les grandes institutions, les troupes et les grandes œuvres on devrait pourvoir s’entendre.
Vous souhaitez aussi renouer avec les tournées en France
Oui c’est important que la Comédie-Française puisse aller partout en France. Pour cela il faut que l’on se réorganise de l’intérieur. Cela prendra du temps. On a un peu de mal à les inscrire dans notre programme.
Est-ce qu’il faudrait une salle dédiée à cela ?
Oui il faut une salle modulable mais je ne fais que reprendre un flambeau que brandissait déjà Pierre Dux. Il faut une salle surtout pour pouvoir instruire des spectacles qui ne souffriront pas de leur installation en région. Il faut pourvoir travailler dans les conditions dans lesquelles on serait reçu sur les grands plateaux des CDN. Et la pertinence de la Comédie-Française sera plus grande.
Et puis cela permettrait de jouer des textes qui ne sont pas joués à la Comédie-Française comme le Soulier de satin de Claudel
Cela permettrait de monter des textes que l’on ne parvient pas à montrer dans la salle Richelieu en raison de l’alternance. C’est un principe fondateur et d’une beauté absolu mais nous n’arrivons pas à jouer les grands textes immémoriaux… et pourtant nous avons la troupe !
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr