Le fait divers est l’objet d’une fascination morbide, il passionne l’opinion. En atteste la profusion de média (journaux, site web, programmes télévisés…) qui ont trouvé dans ce créneau une véritable manne. Cet engouement et l’inquiétude qu’il génère dénoncent les angoisses et les fantasmes de nos vies. On se gave de lectures et d’images, souvent violentes, sur internet… On tourne des snuff movies pour les mettre en ligne… On met en scène son suicide face à sa webcam devant d’autres internautes….
On obtient une satisfaction. On passe même parfois à l’acte parce qu’on a la certitude d’être vu, donc de laisser une trace. La mort, en direct à écran, après avoir été un fantasme de science-fiction, appartient aujourd’hui à notre quotidien.
Aussi me semble-t-il évident d’imaginer un dispositif numérique – porté par des artistes passionnés par les nouvelles technologies – afin de « donner corps » à la fois à cette accumulation d’images et au rapport narcissique qu’entretiennent caméras et micros. Ces éléments permettent de focaliser les aspirations à la célébrité de tous les personnages de la pièce. Celles de Madame, l’artiste, comme celles des deux sœurs qui répètent inlassablement le crime désiré qui les fera connaître aux yeux du monde.
Elles font preuve d’un désir irrépressible de sacralisation. Elles n’ont ni mobile politique, ni revendication sociale mais un désir narcissique d’être connues. En cela elles sont très proches de nos contemporains, meurtriers ou non, qui, mus par leur désir de célébrité, n’ont le sentiment d’exister qu’à travers la médiatisation de leur propre personne, quel qu’en soit le prix. Ici, l’une d’entre elles est prête à mourir afin de pouvoir entrer dans la postérité, prête à se sacrifier contre l’assurance que l’autre la portera en elle devant ses juges. Extrait du journal de bord d’Eric Massé.
LES BONNES
Texte Jean Genet (version de 1947)
Conception et mise en scène Éric Massé
Avec Cécile Bournay, Marie-Laure Crochant et Camille Rutherford
Collaboration à la mise en scène Julie Binot
Collaboration à la dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas
Scénographie Yvan Robin
Création Vidéo Thomas Rathier
Création Lumières Jérémie Papin
Création Costumes Laura Garnier
Régie générale et son Arnaud Olivier
Sound designers Arnaud Olivier et Yi Ping Yang
Composition musicale Yi Ping Yang
Administration Elodie Couillard et Frédérique Jay
Coproduction Compagnie des Lumas ; Comédie de Valence, Centre dramatique national Drôme- Ardèche ; Scène nationale 61-Théâtre d’Alençon ; Espace culturel de Saint-Genis-Laval ; Scènes du Jura – Lons-le Saunier ; Théâtre de Cusset / Spectacle présenté avec le soutien de la Région Rhône-Alpes dans le cadre du Réseau des Villes
La compagnie des Lumas est en convention triennale avec la Région et la Drac Rhône-Alpes ; elle est soutenue par la Ville de Saint-Étienne et le Conseil général de la Loire.
Durée / 1 heure
COMÉDIE DE VALENCE / 02 > 11 OCTOBRE 2012 [ Création ]
Théâtre de Cusset- 08 novembre 2012
Théâtre d’Aurillac- 10 > 12 novembre 2012
Scènes du Jura, Lons-le-Saunier- 14 > 16 novembre 2012
Espace Culturel, Saint-Genis-Laval- 1er et 3 décembre 2012
Scène nationale 61, Alençon- 7 janvier 2013
Espace Paul Jargot, Crolles- 15 janvier 2013
Amphithéâtre de Pont-de-Claix- 16 > 18 janvier 2013
Le Neutrino, Genas- 19 janvier 2013
Le Carré, Scène nationale de Château-Gonthier- 15 > 17 mai 2013
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