Dans le cycle des Ubu, Jarry se fait maître de langage, non pas pour revendiquer une place de docte, de savant, ou de spécialiste, mais parce qu’il s’en empare comme de son droit, c’est sa langue, elle passe par lui, et il l’arrête pour la recracher à partir du fond ogral découvert dans l’enfance et sauvegardé par lui, au contraire de beaucoup d’autres qui grandissent et qui l’enfouissent bien profond. Liberté de ton de Jarry, liberté radicale de sa parole qui fournit une incitation urgente et un précieux matériau pour créer sur la scène de théâtre, comme si on était au guignol ou au théâtre de marionnettes. Jarry dit bien de son cycle Ubu : « J’ai voulu faire un guignol ». Le castelet sur la scène exhibera l’ogre humain que Jarry a fait remonter à la surface, lâchera le monstre qui institue un monde ubuesque, c’est-à-dire un monde organisé de manière aberrante pour tous ceux qui veulent ignorer la trappe où stagnent l’ignoble et les appétits inférieurs effrénés, ou qui la croient bien scellée.
Ubu enchaîné
d’après Alfred Jarry
mise en scène Dan Jemmett
adaptation Dan Jemmett et Mériam Korichi
collaboration artistique Mériam Korichi
décor Dick Bird
lumières Arnaud Jung
costumes Sylvie Martin-Hyszka
assistante costumes Magali Perrin-Toinin
musique Frank Frenzy
assistante accessoires Kelly Lippmann
avec
Éric Cantona Père Ubu
Valérie Crouzet Mère Ubu
Giovanni Calo Conteur
production : Compagnie des Petites Heures, Le Comité des Fêtes
coproduction : Le Phénix–scène nationale de Valenciennes avec le soutien du VAFC–Valenciennes Football Club, Théâtre de Namur, Théâtre de Carouge–Atelier de Genève, Théâtre du Gymnase– Marseille, Théâtre Liberté–Toulon I avec le soutien de Art Zoyd (Valenciennes), Compagnie Arcal, Camper et Pierre Cardin
coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet
durée : 1h sans entracte
du vendredi 16 mars au samedi 14 avril 2012
mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h I relâche les lundis et dimanches
matinées exceptionnelles : dimanche 25 mars à 16h
grande salle
DOMMAGE. Dommage. Vraiment dommage. Cantonna mange ses mots, Calo éructe et Valérie Crouzet essaye de s’en sortir. Mise en scène de Jemmet se contentant d’ouvrir et de fermer le rideau