Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Together, Kelly sans grâce

Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Simon Gosselin

Un couple qui ne s’entend plus, piégé par le confinement, le pitch avait de l’allure, surtout dans un texte du dramaturge anglais Dennis Kelly, auteur drôle, noir et tranchant, que Mélanie Leray avait déjà su apprivoiser…

Dennis Kelly, depuis une vingtaine d’années maintenant auteur phare de l’autre côté de la Manche, s’empare d’une période récente mais qui, on le sent, commence à entrer dans l‘Histoire, celle du confinement. Quatre ans déjà en effet que le monde s’arrêtait et que nous étions assignés plusieurs semaines à résidence face à la violence de la pandémie de Covid. Quatre ans déjà qu’il fallait signer des autorisations pour sortir de chez soi et que les cellules familiales étaient mises à rude épreuve. Or, quand on est un couple qui, comme Elle et Lui de Together, d’emblée déclare se détester, réciproquement, on imagine le caractère vertigineux de l’aventure. C’est ainsi que démarre ce spectacle que Mélanie Leray a décidé de monter en mode « stand up », dit-elle. Autrement dit, qui multiplie les adresses public des deux interprètes, Emmanuelle Bercot et Thomas Blanchard, mais efface également une certaine théâtralité du jeu au profit d’un surcroît de naturel.

A notre avis, l’effet n’est pas heureux. La langue de Dennis Kelly nerveuse, tendue, hachée. ponctuée d’interruptions et de reprises, sorte de partition au cordeau qui exige une grande précision, s’en trouve banalisée. Ses fibres, pour le dire autrement, via le choix de Mélanie Leray, se desserrent et d’un vêtement près du corps on passe à un pull bien trop lâche pour habiller le spectacle. Sans autre idée de mise en scène que de figurer via une projection vidéo la forêt où s’est déroulée entre Elle et Lui une drôle d’histoire d’empoisonnement par champignons, ce Together en perd pas mal d’intérêt, et flirte sans cesse avec le registre anecdotique d’une nième histoire de couple qui se déchire d’autant plus qu’il doit vivre à la colle.

Le texte de Kelly déploie heureusement bien d’autres dimensions. Un arrière-plan politique où se rappellent à notre mémoire ce monde d’après qui n’adviendra certainement jamais mais aussi les manquements, en Angleterre encore plus criants qu’en France, dans le traitement de la pandémie par les autorités publiques. Également bien sûr, car c’est l’une des marques de fabrique de l’auteur anglais, cette insondable violence que chaque humain porte en lui, capable du meilleur comme du pire, d’amour comme de haine, d’altruisme comme de cruauté. Dans Together, l’histoire du couple emprisonné dans le confinement s’épaissit d’un deuil familial, d’une sexualité à la fois éruptive et menacée de disparition mais aussi de ce petit être qui cimente le couple, leur fils Alfred, dit Alfie, qu’on ne voit jamais et qui semble bien intrigué par la mort.

Malgré ces enrichissants  arrière-plans, le duo de choc constitué d’Emmanuelle Bercot – qu’on ne présente plus – et de Thomas Blanchard, croisé notamment dans les films de Quentin Dupieux, autre explorateur des bizarreries cachées de nos êtres, ne parvient jamais à sortir d’un faux rythme et d’une normalité qui nuisent à l’intérêt du spectacle. Humour qui va de soi, répliques au pied de la lettre et surtout tension qui déserte le plateau au profit d’une dimension explicative ; ce Together ne parvient jamais à emporter la mise. Mélanie Leray, adepte des dramaturgies anglaises contemporaines, et déjà passée avec réussite dans celle de Dennis Kelly avec Girls and boys loupe ici son pari.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

Together
De Dennis Kelly
Traduction Philippe Lemoine
Édition L’Arche
Mise en scène Mélanie Leray
Avec Emmanuelle Bercot et Thomas Blanchard
Lumière François Menou
Assistante Anne De Queiroz
Son Sylvain Jacques
Vidéo Cyrille Leclercq

Collaboration scénographie Damien Rondeau, Danila Fatovic et Mélanie Leray
Costumière Laure Mahéo

Création Théâtre de l’Atelier
Production Théâtre de l’Atelier, Compagnie 2052
La Compagnie 2052 est conventionnée 2021 par le Ministère de la Culture DRAC Bretagne et soutenue par la Région Bretagne et la ville de Rennes

Durée 1h30

Théâtre de l’Atelier
Depuis le 16 janvier 2024
Du mardi au samedi à 21h
Le dimanche à 17h

20 janvier 2024/par Eric Demey
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
La Saison 2016/2017 du Théâtre du Rond-Point !
Le Dîner en ville de Christine Angot
Julie Teuf met en scène Débris de Dennis Kelly
Orphelins de Dennis Kelly par le collectif La Cohue
Thomas Quillardet monte Ton pere de Christophe Honore à La Comedie de Reims Ton père : Thomas Quillardet à l’écoute du doute
Simon GosselinAprès la fin : Huis clos atomique
Tas de fumiers !
L’abattage rituel de Gorge Mastromas de Dennis Kelly par Chloé Dabert
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut