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Emmanuel Demarcy-Mota met Cardin en Etat de Siège

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Rennes, Théâtre
photo Jean-Louis Fernandez

photo Jean-Louis Fernandez

Première création pour Emmanuel Demarcy-Mota dans la nouvelle salle de l’espace Cardin, le camp de repli de l’équipe du Théâtre de la Ville pendant les travaux du bâtiment de la place du Châtelet ; il présente une pièce rare de Camus, à la fois fantastique et politique. La mise en scène est riche et parfois éprouvante pour le spectateur.

A peine installé à Cardin depuis le mois de décembre, Emmanuel Demarcy-Mota a déjà tout changé ! On reconnaît bien là le bouillonnant directeur du Théâtre de la Ville. Pour cette création il a inversé le théâtre. Une partie des spectateurs sont installés dans un gradin sur la scène. L’aire principale de jeu recouvre les places de l’orchestre, tandis que le reste du public est assis derrière dans les fauteuils du premier balcon, là où les comédiens jouent également. Une scénographie à plusieurs niveaux complétée par trois écrans vidéo sous le plafond. C’est inventif et cela offre toutes les possibilités ; ce que ne manque pas de faire le metteur en scène.

Le spectacle s’ouvre par une scène de cabaret ; des spectateurs sont invités à danser, puis une sirène retentie : c’est la fin du monde. Dans l’obscurité, et sur le plateau recouvert d’une énorme bâche en plastique noire, se joue le drame onirique et fantastique de Camus. Cette pièce a été créée en 1948 dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault à Marigny, à deux pas de l’espace Cardin, avec une distribution qui fait rêver (Maria Casarès, Pierre Brasseur, Simone Valère, Jean Dessaily et le mime Marceau). Écrite à la fin de la deuxième guerre mondiale, la pièce faite référence au fascisme, et notamment à Franco.

photo Jean-Louis Fernandez

photo Jean-Louis Fernandez

Philippe Demarle photo Jean-Louis Fernandez

Philippe Demarle photo Jean-Louis Fernandez

La peste s’abat sur la population. Des corps inertes sont jetés dans des fosses. Cette peste justifie l’État de Siège, prétexte aux privations des libertés. Mais un jeune garçon Diego (le rôle créé par Jean-Louis Barrault est incarné par Mathieu Dessertine) ne s’y résous pas. Le gouverneur signifie que tout rassemblement public est prohibé. On ne peut s’empêcher de penser à l’Etat d’urgence qui est toujours maintenu en France à la suite des attentats islamistes. Face à l’agression de la peste, la Résistance s’organise. L’écriture allégorique de Camus fait souvent référence à Shakespeare (Hamlet, Trop de Bruit pour rien).

Emmanuel Demarcy-Mota nous emmène dans une spirale kafkaïenne étourdissante. La mise en scène est à son image ; généreuse et tourbillonnante. Trop parfois. Entre la vidéo (quelquefois réalisée en direct), les entrées et sorties en fanfare de la troupe qui se ménage pas, les trappes qui s’ouvrent et se ferment, les choix musicaux surprenants qui vont de l’air de Casta diva de la Norma de Bellini à Valdimir Cosma (La Chèvre) ; la frénésie est parfois suffocante.

Le couple de la Peste formé par Serge Maggiani et Valérie Dashwood est excellent. Ils mettent de la distance et de la finesse dans leur jeu. Mathieu Dessertine est virevoltant en Diago. Philippe Demarle est méconnaissable dans le rôle de Nada. On regrette que le jeu soit un peu trop souvent excessif et appuyé. On est sorti groggy de cet État de siège tout en reconnaissant l’utilité de monter cette pièce dans l’ambiance nauséabonde de l’époque.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

L’État de siège
d’Albert Camus
mise en scène Emmanuel Demarcy-Mota
avec la Troupe du Théâtre de la Ville
Serge Maggiani, Hugues Quester, Alain Libolt, Valérie Dashwood, Matthieu Dessertine, Jauris Casanova, Philippe Demarle, Sandra Faure, Sarah Karbasnikoff, Hannah Levin Seiderman, Gérald Maillet, Walter N’Guyen, Pascal Vuillemot & en alternance Ilies Amellah, Joséphine Loriou, Chiara Vergne
collaboration artistique François Regnault

assistant à la mise en scène Christophe Lemaire – scénographie Yves Collet
lumière Yves Collet & Christophe Lemaire
costumes Fanny Brouste
production Théâtre de la Ville/Paris
coproduction Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Théâtre National de Bretagne/Rennes ; BAM (Brooklyn Academy of Music)/New York. D’après la pièce d’Albert Camus (Éditions Gallimard).
Durée: 1H40

Espace Cardin – Théâtre de la Ville
Du 8 mars au 1er avril 2017

TNB
du 25 avril au 6 mai 2017

Le spectacle sera repris à CardIn lors de la saison 2017/2018

15 mars 2017/par Stéphane Capron
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