Il s’agirait d’écrire et d’ouvrir un chantier de travail autour de la question du rapport conflictuel entre le mot, le sens et la pensée dans l’enceinte du corps qui parle. Ou qui voudrait pouvoir parler. Et qui s’étonne que ça n’aille pas de soi.
Cette bataille incessante entre les mots qui voudraient être dits pour eux mêmes, pour se déployer dans toute leurs dimensions, et la pensée qui les enrôle (de force ?), les réduit au statut de fantassins d’une offensive communicante qui leur est étrangère.
Il s’agirait de redonner une existence concrète à la force soulevante des mots, constamment amputée par l’usage pauvrement informatif du langage tel qu’il est pratiqué aujourd’hui.
Redécouvrir l’étrangeté sidérante de la parole, phénomène aux pouvoirs multiples, favorisant l’échange lumineux et pacifiant des hommes entre eux tout autant que les pires excès de violence politique et criminelle.
Trois hommes auront sur le plateau la tâche périlleuse et hautement excitante de réincarner le langage, de se le réincorporer, en dépit de tous les obstacles qui se dressent entre le désir de dire et le moment où la parole s’élance pour enjamber ce qui sépare, et faire vibrer en l’autre ce que nous avons de commun et de vital à partager.
Un trio donc, formation musicale par excellence, où le 2 a souvent à faire avec l’1.
Trois, c’est la naissance du collectif, du choeur, mais aussi de la discorde, du rapport de force, de la domination du nombre sur l’individu.
Trois, comme le trio clownesque du discoureur savant, du bégayant gaffeur et du logicien embourbé dans sa spirale.
Jouer avec les mots et leur sens, avec l’indocilité, la soif d’indépendance, l’espièglerie des mots. Descendre à l’étage des lettres, des lettres en tas, faire valser les mots entre eux, conduire des phrases au gouffre, tenter de mettre de l’ordre dans la chaîne de commandement entre la pensée, les mots, la phrase et la voix pour les dire…
Le rapport au son sera évidemment central et Alain Mahé sera le provocateur – perturbateur inspiré de nos tentatives langagières. Note d’intention de Pierre Meunier
Du Fond des gorges
[Création]
Projet de Pierre Meunier
Fabrication Collective avec Pierre-Yves Chapalain, François Chattot, Pierre Meunier
assistante dramaturgie Emma Morin, son Alain Mahé, lumière Bruno Goubert, espace et costumes
Marguerite Bordat, régie générale Jean-Marc Sabat, régie plateau Freddy Künze, régie son Géraldine
Foucault, construction Jeff Perlicius, chargée de production/ administration Claudine Bocher
coproduction La Belle Meunière, Théâtre Dijon-Bourgogne – CDN, Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de la Bastille à Paris, La Rose des Vents – Scène Nationale Lille métropole, Villeneuve d’Ascq, Théâtre de Brétigny- Scène conventionnée du Val d’Orge, Espace Malraux- Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie
avec le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Auvergne et du Conseil régional d’Auvergne
avec l’aide à la production d’ARCADI
avec le soutien à la création pour le texte du Centre National du Théâtre
Salle Jacques Fornier, 30 rue d’Ahuy à Dijon
du mardi 8 au vendredi 25 novembre 2011
(relâche les 11, 12, 13, 14, 20 et 21)
en semaine à 20h, samedi à 17h
au Théâtre d’Auxerre les 29 et 30 novembre
au Théâtre de Brétigny le 9 décembre,
à La Rose des vents – Villeneuve d’Ascq du 13 au 16 décembre,
à Transversales – Théâtre de Verdun les 4 et 5 janvier 2012
à l’Hexagone – Scène nationale de Meylan du 10 au 13 janvier 2012
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines du 18 au 20 janvier 2012
au Théâtre National de Strasbourg du 31 janvier au 24 février 2012
au Théâtre de la Bastille – Paris du 29 février au 30 mars 2012
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !