Le théâtre d’Arles scène conventionnée « Art et création-nouvelles écritures » ouvre sa saison avec « des cirques indisciplinés », la 5éme édition d’un temps fort centré sur le cirque d’auteur. A l’instar d’autres disciplines, le cirque puise désormais son discours dans le creuset de l’art contemporain, de la danse, du théâtre mais aussi des sciences et de l’anthropologie pour affirmer ses choix de métissage et de pluridisciplinarité. Par le biais de ce temps fort, le théâtre d’Arles accompagne des démarches singulières, de jeunes compagnies qui font du corps un terrain d’expérimentation en inventant une autre relation entre l’acrobate, le geste, le corps et le texte. Deux créations verront le jour à l’issue de plusieurs résidences et pour cette édition; celles de la Mondiale Générale « le gros sabordage » et de la compagnie Les singuliers/ Vincent Berhault « Entre ».
LE GROS SABORDAGE | 7 (20h30), 8 (18h) OCTOBRE
cirque | création | cie La Mondiale générale | 1h
conception La Mondiale générale
avec Sylvain Julien, Frédéric Arsenault, Marie Jolet, Alexandre Denis et Timothé Van der Steen
Dans un espace mouvant, cinq personnes évoluent entre l’amour et la mort.
Les obstacles sont volontairement nombreux, le risque est calculé pour être déraisonnable. Ils avaleront des couleuvres avec entrain, boiront des mers et des océans rien que pour vos beaux yeux !
Dans ce monde aux mauvaises règles du jeu, aucune réponse n’est la bonne.
Créateur de débats, le cirque d’auteur de La Mondiale générale cultive l’absurde et le situationnel. Une écriture « non-impérative » qui pose beaucoup de questions sans se targuer de donner des réponses pour que le spectateur devienne lui-même un acteur pourfendant la consommation et rejoignant une culture de l’anti-zapping.
L’AERIEN | 7 (16h et 18h30), 8 (14h30 et 16h30) OCTOBRE
causerie envolée | théâtre vertical | cie HAppès – théâtre vertical
création, interprétation : Mélissa Von Vépy
Rêve d’envol, quête d’allègement, confrontation au vide, peur de la chute, ascensions, flottements… La nouvelle création de Mélissa Von Vépy L’Aérien est une pièce insolite, glissant du concret à l’onirique, inversant les repères et explorant sous forme de conférence le mythe d’Icare, l’histoire du vol et les questions, physiques et philosophiques, liées à la gravité et à l’apesanteur…
Mélissa Von Vépy développe une recherche fondée sur l’aérien lié au théâtre et à la danse, menant une exploration singulière des dimensions physiques et intérieures de la gravité.
Constamment nourrie de ses rencontres et collaborations avec différents artistes (auteurs, compositeurs, metteurs en scène ou chorégraphes), Mélissa Von Vépy creuse un sillon atypique, sa technique d’artiste aérienne demeurant la matière première de ses créations.
SANDA MADERA | 10 (20h30), 11 (19h30) OCTOBRE
cirque | roue Cyr | cie les mains les pieds et la tête aussi | 1h
conception et interprétation : uan Ignacio Tula et Stefan Kinsman
regards extérieurs : Mathurin Bolze et Séverine Chavrier
C’est à la source de fêtes populaires indigènes d’Amérique du Sud que nait Santa Madera. À l’intérieur d’une roue dont ils sont les deux faces d’une sphère qui tournoie sur son axe, l’argentin Juan Ignacio Tula et l’helvético-costaricain Stefan Kinsman jouent de leurs similarités comme de leurs différences et partagent leurs interrogations sur la religion, le paganisme, la multiculturalité, l’identité, le double. Mêlant portés, giratoires et figures acrobatiques, les manipulations de la roue génèrent un tourbillon convoquant les énergies positives.
Cet anneau d’acier inventé dans les années 2000 par Daniel Cyr, cofondateur du cirque Eloïze, est une discipline récente, que les deux jeunes virtuoses développent dans un duo innovant.
DIKTAT | 13 OCTOBRE (20h30) – Spectacle présenté en coréalisation avec la ville de Saint-Rémy-de-Provence
cirque clown | Sandrine Juglair | 1h
auteure et interprète : Sandrine Juglair
Usant de tous les registres, du jeu clownesque au jeu le plus intime, Juglair déploie des trésors d’intelligence et d’émotions pour mettre à bas la dictature du regard de l’autre qui l’emprisonne dans ses obsessions et l’oblige à exécuter ce que l’on attend d’elle. Une lutte frénétique s’engage entre son désir de reconnaissance et sa résistance aux normes, entre ce qui s’impose de l’extérieur et son propre diktat !
Acrobate au mât chinois Sandrine Juglair sort du Cnac. Elle travaille avec La Scabreuse, le chorgraphe François Raffinot ou encore avec l’Opéra la Scala de Milan… Elle commence un travail de recherches au plateau qu’elle met entre parenthèses pour pouvoir intégrer la nouvelle création Tempus Fugit du Cirque Plume. Elle se lance en 2015 dans son premier solo avec DIKTAT.
SABORDAGE ! (scolaires uniquement) | 12 (14h30),13 (9h45 et 14h30) OCTOBRE
cirque | cie la Mondiale générale | 30 mn
conception : La Mondiale générale
avec Sylvain Julien, Frédéric Arsenault, Marie Jolet, Alexandre Denis et Timothé Van der Steen
Sabordage n’est l’histoire de personne en particulier. Ni la vôtre, ni la nôtre, ni celle du voisin.
C’est l’histoire d’un mensonge fait à l’homme par l’homme : le mirage de son importance, le piège de son existence, l’art de se persuader que sa route ne mène pas à une mort certaine. Un cirque humain où il est question d’équilibres et de situations absurdes, de beauté et d’autodestruction. Dans ce monde aux mauvaises règles du jeu, aucune réponse n’est la bonne.
Une fable sans drame, sans catastrophe (…), en fait c’est une blague, une farce, une imposture !
ENTRE | 7 (20h30), 8 (19h30) NOVEMBRE
cirque anthropologique | création | cie les Singuliers | 1h10
mise en scène : Vincent Berhault
avec Barthélémy Goutet, Grégory Kamoun, Xavier Kim, Toma Roche, Benjamin Colin
Entre aborde le thème de la frontière linéaire ou nodale, visible ou impalpable.
Entre s’inspire également de l’histoire incroyable de Merhan Karimi Nasseri qui est resté 16 ans à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle en attente d’une solution à sa situation administrative. Cette trame de fond narrative soutient une écriture fragmentaire et thématique.
Au détours d’étude d’Anthropologie, Vincent Berhault débute au contact de jongleurs un travail de recherche, qui l’amène à appréhender la jonglerie non pas seulement, comme un art de prouesse mais plutôt comme un moyen d’explorer sa sensibilité et ses émotions. Entre stimule la mise à l’épreuve des corps, des objets et questionne de façon permanente la relation acteurs-objets-spectateurs.
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