Depuis 10 ans, Nadia Vadori-Gauthier danse une minute par jour

Photo Salvatore Lazzaro

Le lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo, la chorégraphe Nadia Vadori-Gauthier a initié un geste quotidien de résistance poétique intitulé Une minute de danse par jour.

Depuis le 7 janvier 2015, Nadia Vadori-Gauthier danse, chaque jour, dans des lieux et contextes divers. Le 7 janvier 2025, à Chaillot, marquera les 10 ans de cette œuvre. « Chaque jour, depuis le 14 janvier 2015, je danse comme on manifeste, pour œuvrer à une poésie vivante, déplacer les lignes, faire basculer le plan ou osciller la norme, danser la vie qui passe et qui vibre dans les interstices du quotidien. Je procède simplement, sans montage, avec les moyens du bord, dans les états et les lieux dans lesquels je me trouve, sans technique, ni mise en scène, ni vêtement ou maquillage particulier, rien d’autre que ce qui est là, et je poste la danse en ligne le jour-même. Les danses ont lieu à l’intérieur ou à l’extérieur, dans des espaces publics ou privés. Dans la circonstance ce n’est pas tant la danse en elle-même qui est importante, mais la relation qu’elle permet, ce qui se crée, ce qui est mis en jeu : une circulation entre les cases, les catégories, les corps », explique la chorégraphe.

Nadia Vadori-Gauthier considère ce projet performatif comme « un acte de résistance poétique ». « Danser quelles que soient l’humeur ou la forme, danser par toutes les météos du corps. Se contenter de peu. Avoir certains jours la surprise de présents du présent, la joie indescriptible et simple d’un agencement inattendu. Danser chaque jour, même ceux où l’on ne veut pas d’image, où l’on voudrait être invisible, danser, y aller. Rencontrer le monde immédiat. Manifester. Œuvrer tant bien que mal pour une poésie des interstices. Danser seule ou avec d’autres. Connecter, être vivant dans la matière. Être en mouvement. Ne pas céder à la tentation de faire, de chercher le spectaculaire. »

Depuis le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19 en France, Nadia Vadori-Gauthier a ouvert le protocole à de nombreuses personnes, constituant un corpus d’archives de milliers de danses, dans tous les environnements. Depuis la danse 3000, fêtée en 2023 à Chaillot – Théâtre national de la Danse, elle a initié un carnet de bal, invitant des chorégraphes confirmés et émergents à réaliser une danse. Ce 7 janvier à 18h30, à Chaillot, elle invite de nombreux artistes à la rejoindre.

Dix ans de danses pour notre temps
Avec Nadia Vadori-Gauthier et ses invité·es : Edmond Baudoin, Arthur Navellou, Johanna Faye…
Danseurs·es Margaux Amoros, Juliette Bettencourt, Thomas Bleton, Guillaume Cardineau, Anna Carreau, Gaël Giraud, Lucas Hérault, Jean Hostache, Léandre Ruiz Delaine, Liam Warren
Musique DJ Reïne

Production Compagnie Le Prix de l’essence
Avec le soutien du ministère de la culture/Direction générale de la création artistique

Chaillot – Théâtre national de la Danse
le 7 janvier 2025, à 18h30