Comment éclairer d’une autre lumière l’Histoire nationale ? Qu’est-ce que la justice ? Que vaut la destinée d’un homme quand elle croise la raison d’Etat ? De quel côté se situent la violence, la « terreur » ? Quelle vérité, quels mensonges font notre Histoire ?
De nos frères blessés pose d’emblée ces questions, tout en portant jusqu’à la dernière ligne l’espoir d’un monde meilleur qui reste à inventer. Nous avons besoin d’entendre cet appel à la liberté et à la fraternité, aujourd’hui que la société ne cesse de se cliver et où la violence, l’individualisme, le rejet de l’autre se répandent.
Sur scène : une communauté, celle des acteurs et des spectateurs, réunie pour raconter le parcours de Fernand Iveton. Le spectacle épouse les contours du roman, il se construit avec précision sur la trame. La vidéo et la musique originale viennent renforcer le récit des acteurs, se mêlant à leur narration adressée directement au spectateur. Ce spectacle est conçu comme la parole que se passerait un petit groupe de personnes, la transmission orale d’un conte ancestral.
La précision documentaire ou la fiction ; ces questions importent peu.
Ce qui importe, c’est ce qu’on charrie avec cette histoire, c’est l’émotion et la force que l’on veut transmettre à l’autre. L’histoire racontée, le conte, est un endroit bien plus « vrai » que les récits factuels, ou les flux d’information continus dont l’époque nous abreuve.
L’endroit de théâtre convoqué, c’est celui de l’Assemblée. On se réunit là, dans le noir – c’est déjà un rite – pour écouter, voir, dialoguer, penser et sentir ensemble. Interroger le roman de Joseph Andras, et cette histoire occultée, c’est proposer d’explorer collectivement notre mémoire de la guerre d’Algérie, dont les conséquences ont façonné la France actuelle.
S’arrêter pour réfléchir à notre histoire, c’est une alternative à un monde qui ne cesse de se courir après sans trop savoir où il va ni d’où il vient.
Note d’intention de Fabrice Henry
De nos frères blessés
D’après l’ouvrage « De nos frères blessés » de Joseph Andras publié en 2016 chez Actes Suds
Mise en scène: Fabrice Henry
Compagnie: Collectif Satori
Distribution:
Comédiens: Clémentine Haro, Vincent Pouderoux, François Copin, Thomas Resendes
Lumières: Till Piro-Machet
Musique: Pauline Rambeau de Baralondu 27 novembre au 1er décembre 2019
au Théâtre de l’Opprimé (Paris 12)
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