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Rokia Traoré, porte parole d’une Afrique flamboyante

À la une, Festival, Festival d'Avignon, Les interviews, Théâtre musical

Dream Mandé – Djata © Danny Willems

Si Rokia Traoré est vue comme une icône de la world music, elle a aussi croisé sur son chemin le metteur en scène américain Peter Sellars avec lequel elle a écrit en 2006 Wati, spectacle créé à Vienne en Autriche à l’occasion de la célébration du 250e anniversaire de la naissance de Mozart où ce dernier apparaît comme un griot. Elle partage sa vie entre l’Europe et Bamako où elle vient d’ouvrir un centre culturel. Dans Dream Mandé Djata, elle rend hommage à l’art multiséculaire des griots d’Afrique de l’Ouest. Entourée de deux musiciens, elle raconte l’épopée de l’empereur Soundiata Keïta dans l’Afrique du XIIIe siècle qui a établi une charte, le Mandé aujourd’hui inscrite par l’UNESCO sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Rencontre avec une artiste porte parole de l’Afrique.

Que raconte Dream Mandé Djata ?

Le spectacle raconte le Mandé en Afrique subsaharienne en prenant comme source d’inspiration les contes – même si ce mot est réducteur – transmis par les griots. J’ai effectué beaucoup de recherches sur ces histoires pour aller au-delà des clichés. A ce moment de l’histoire de l’Afrique, il est temps de faire ce travail de déconstruction et de construction.

Avez-vous appris des choses que vous ne connaissez pas sur l’Afrique et sur le Mali ?

Absolument. J’ai souhaité creuser la charte de Kouroukan Fouga qui est l’une des plus anciennes constitutions au monde. Je ne savais pas qu’elle était aussi complexe. Très peu d’historiens ont travaillé sur le Mandé. En revanche il y a beaucoup de travaux qui la dévalorisent en affirmant qu’elle n’était pas une vraie constitution. En fait on veut s’obstiner à voir l’Afrique comme le colon n’a pas su la voir en arrivant.

En voulez-vous aux colons ?

Oui ils sont passés à côté d’énormément de choses. Ils ont causé énormément de dégâts qui sont irréparables en faisant croire qu’ils étaient en avance sur nous et nous imposer des choses en oubliant tout ce que nous avions appris. C’était d’autant plus facile pour eux qu’ils n’avaient aucune connaissance de ce qui s’était passé avant. Ce sont des décennies d’écrasement, d’oppression, d’aliénation, de manipulation qu’il faut réparer. C’est à nous de reconstruire l’histoire de l’Afrique.

Votre génération est-elle prête à cela ?

Je fais partie de cette génération qui peut mener ce travail avec du recul. On s’éloigne des douleurs, elles sont moins intenses et les rancœurs sont moins présentes. Ce qui s’est passé est honteux. Il a fallu se battre pour reconnaître l’esclavage comme un crime.

Vous êtes aussi beaucoup préoccupée par la situation des réfugiés en Europe.

Tout est lié. Beaucoup de réfugiés viennent du continent africain qui n’a pas pu se construire pendant les années de décolonisation. Les règles ont été imposées sans tenir compte des africains, avec un ton paternaliste. Tout notre travail est de trier et de comprendre pour présenter une vision de l’Afrique sous un angle historique et presque archéologique pour se rappeler qu’avant les colons il y avait une organisation propre et regarder ce qu’il est bon de prendre à l’intérieur. Cela doit permettre de donner une place plus équitable à l’Afrique dans le monde. L’un des avantages à avoir pris du retard c’est que tout est à faire sur le continent.

En fait vous écrivez à votre manière une nouvelle page de l’histoire de l’Afrique ?

Oui le spectacle parle de griots, des traditions, mais il parle aussi d’actualité. Il situe le Mali dans un cadre actuel. Je voulais que le travail suscite un intérêt d’analyse historique plus que de montrer la beauté de la légende africaine.

Propos recueillis par Stéphane Capron – www.sceneweb.fr

Fream Mandé – DjataTexte, conception, musique Rokia Traoré
Dramaturgie Jan Goossens
Scénographie Kurt Bethuyne, Rokia Traoré
Lumière Kurt Bethuyne
Son Massimo Cugini
Costumes Check et Pap Fall
Regard extérieur Peter Sellars
Avec Rokia Traoré, Mamadyba Camara (kora), Mamah Diabaté (ngoni)
Production Rock’A Sound live
Coproduction Festival d’Avignon
Avec le soutien de la Sacem, de la Spedidam et de la CCAS pour la 71e édition du Festival d’Avignon
Résidence Fondation Passerelle (Bamako)
En partenariat avec France Médias Monde
durée estimée 1h30

Festival d’Avignon
21 22 23 24 JUILLET
À 21H
COUR DU MUSÉE CALVET

21 juillet 2017/par Stéphane Capron
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