Avec Ballroom, Arthur Perole signe une pièce qu’il veut festive et récréative, colorée et bigarrée, à voir au Théâtre national de Chaillot.
Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, le jeune artiste qui a dansé pour Angelin Preljocaj, Hofesh Shechter ou Thomas Lebrun, emporte avec lui six interprètes à qui il a demandé quel serait selon eux le meilleur exutoire aussi bien physique que psychologique. La réponse est aussi simple qu’évidente : la danse elle-même. Alors, la scène s’offre comme l’espace de liberté et d’expression tant convoité. Tous s’en emparent bien peu farouchement et pour le bonheur du public devant qui ils assurent un show vitaminé.
La mise en scène et en espace témoigne d’un goût immodéré pour le spectacle. L’outrance et l’exubérance sont les bienvenues. Une dimension blagueuse, presque trop enfantine, motive le geste inaugural de se maquiller, se grimer, se teindre les cheveux, de se peinturlurer le visage et même parfois le corps en entier, de fabriquer des éléments de costumes avec quelques bouts de tissus, de les accessoiriser grâce à des ballons de baudruche entre autres. Au plaisir simple de la métamorphose, s’adjoint celui de se libérer en bougeant, s’agitant, provoquant sempiternellement. La danse, proche de la transe, est empreinte de la fièvre d’un dancefloor et d’un carnaval combinés. Les corps se déchaînent sur les rythmes enivrants d’une bande-son puissante et exaltante.
Ce qui est d’abord plaisant devient assez vite lassant dans la mesure où la pièce, assez courte (à peine une heure de représentation), que son signataire définit lui-même comme « un tunnel énergétique », propose une danse assez peu élaborée et de bout en bout totalement invariante. Apparemment inspirée de la danse traditionnelle (la tarentelle) et du voguing, elle ne dépasse pas ce qui se donnerait à contempler dans une boite de nuit. Fougueuse, débridée, elle requiert certes chez les artistes de l’endurance et un total lâcher-prise mais ne permet pas de déployer une folle virtuosité ni une large palette interprétative. A la sophistication de certaines écritures chorégraphiques contemporaines, Arthur Pérole semble préférer la simple jubilation et l’excitation à communiquer. Pourquoi pas. Dans ce cas, le ludisme prime sur la recherche mais son pari est plutôt gagné.
Christophe Candoni – www.sceneweb.fr
Ballroom
pièce pour six danseursChorégraphie de et avec les interprètes : Arthur Perole
Assistant artistique : Alexandre Da Silva
Interprétes : Julien Andujar, Séverine Bauvais, Marion Carriau, Alexandre Da Silva, Joachim Maudet, Lynda Rahal.
Musique : Giani Caserotto
Lumières : Anthony Merlaud
Costumes : Camille Penager
Coach vocal : Mélanie Moussay
Regard extérieur : Philippe Lebhar
Régie générale / lumières : Nicolas Galland
Régie son : Benoit Martin
Production diffusion : Sarah Benoliel
Remerciements : Léa Poiré, Emilie Peluchon et Tadeo Kohan
Production : Compagnie F
Coproductions : Chaillot – Théâtre National de la Danse, Théâtres en Dracénie, Le Pôle des Arts de la scène – friche de la Belle de Mai, Le Merlan – scène nationale de Marseille, réseau Traverses Provence Alpes-Côte d’Azur, Charleroi Danse, Le Ballet National de Marseille, Théâtre Durance, KLAP Maison pour la danse (résidence de finalisation 2019), CCN2 Grenoble.
Résidences : Théâtre Paul Eluard Choisy-le-Roi, Etang-des-aulnes, Le DANCING de la compagnie BEAU GESTE, La Gare Franche maison d’artistes & curiosités, Châteauvallon Scène nationale.
Soutien : Fonds SACD Musique de Scène.
Mécénat : Groupe caisse des dépots.
Création
6 et 7 novembre 2019
à KLAP Maison pour la danse avec le ZEF scène nationale de MarseilleMer 13 nov : Espace des Arts dans le cadre du festival Instances CHALON-SUR-SAONE (71)
Jeu 5 déc : Le Théâtre, scène nationale MACON (71)
Mar 10 déc : Théâtres en Dracénie en partenariat avec le Festival de danse Cannes DRAGUIGNAN (83)
Mer 26 au sam 29 fév : Chaillot – Théâtre National de la Danse PARIS (75)
Mar 31 mars : Centres Culturels dans le cadre de la Biennale Danse en Emoi LIMOGES (87)
Pardonnez-moi mais Arthur Perole a beaucoup de talent, mais il n’a jamais « dansé pour Thomas Lebrun » au sens professionnel ; il s’agissait d’une pièce pour le Conservatoire de Paris où il était étudiant. La manière de l’introduire dans le texte laisse penser qu’il a intégrer 3 compagnies prestigieuses, ce qui est faux.