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Bachar Mar-Khalifé est toutes les divas de l’Orient

À la une, A voir, Les critiques, Théâtre

photo Thierry Guillaume

Depuis 2014, la Ferme du Buisson accueille et suscite lors de PULP de riches croisements entre théâtre et bande dessinée. Créé lors de la 6ème édition du festival (5-7 avril 2019), Les astres de l’Orient en est un bel exemple. Né d’une rencontre entre Bachar Mar-Khalifé et Lamia Ziadé, ce spectacle traverse en musique et en dessin près d’un siècle de l’histoire du Proche-Orient.

La curiosité, le goût pour le voyage du musicien franco-libanais Bachar Mar-Khalifé le mène souvent au carrefour de sonorités diverses. Le classique, chez lui, rencontre avec bonheur l’électro. Le rock se mêle au jazz, et l’ensemble est traversé par l’influence des musiques traditionnelles orientales qu’il ne cesse de revisiter. Avec le bagage de joie et de mélancolie qui le suit dans chacune de ses aventures, il franchit aussi parfois le seuil d’autres disciplines. Il invente des passerelles entre sa voix, son clavier et le théâtre dans Le Paradis de Helki (2015) mis en scène par Charif Ghattas. Dans Un piano sur le fil (créé en 2017, encore en tournée) mis en scène par Gaëtan Lévêque, il dialogue à travers son répertoire avec des artistes de cirque… Les astres de l’Orient est donc la suite d’un itinéraire plein de beaux croisements.

Née de la rencontre du musicien avec la dessinatrice Lamia Ziadé, cette pièce met en voix et en musique une partie du roman graphique Ô Nuit Ô mes Yeux (2015), qui retrace en près de 600 pages l’histoire du Proche-Orient au XXème siècle à travers la vie de plusieurs grandes figures de la chanson. Parmi lesquelles Bachar Mar-Khalifé a choisi les plus connues. Celles qui parlent, ne serait-ce qu’un peu, au public français auquel il s’adresse : Oum Kalthoum, Asmahan, Farid El Atrache, Abdelwahab ou encore Fairouz. À commencer par la première, surnommée « L’Astre d’Orient » ou « La Quatrième Pyramide ».

Sur un plateau vide où trône un piano, dans une semi-obscurité propice à l’imaginaire, c’est par le récit de son arrivée au Caire en 1923 que s’ouvre le spectacle. La voix profonde de Bachar Mar-Khalifé donne d’emblée le ton : loin des clichés orientalistes, loin du luxe et des paillettes qui lui sont souvent associés dans l’imaginaire occidental, c’est dans une grande sobriété que se déploie Les astres de l’Orient. Dans une gravité qui, sans empêcher de nombreuses parenthèses de gaieté, dit la distance qui sépare les artistes de l’âge d’or conté et chanté. Et suggère, sans la formuler, avec une pudeur qui est pour beaucoup dans la force de la proposition, la grande violence de la situation actuelle au Proche et au Moyen-Orient.
En écho à la diversité des voix et des parcours contés-chantés, Bachar Mar-Khalifé crée une polyphonie à la mesure de son plateau. Aussi riche en nuances que l’interprétation des nombreuses chansons qui ponctuent le spectacle, le jeu de Tatiana Spivakova est au diapason de la vaste fresque imagée de Lamia Ziadé : tantôt tragique, comme lorsqu’elle relate la mort de ses divas, tantôt légère quand il s’agit d’évoquer certains épisodes de leurs vies mouvementées. De leurs existences hors du commun, dont les rapports intimes avec le pouvoir politique sont pour nous, aujourd’hui, source d’autant de surprise que de questionnements.

Installés à cour, les musiciens Sary Khalifé (violoncelle), Aleksander Angelov (basse) et Dogan Poyraz (percussions) accompagnent Bachar Mar-Khalifé dans sa manière singulière, minimaliste, de s’emparer des paroles et des accords d’hier. Ils apportent à son timbre et à son clavier une ampleur qui a la délicatesse de ne jamais s’imposer, mais de se proposer à l’écoute. Ils invitent au voyage sans passer par la séduction facile de l’agence de voyage. En allant chercher au-delà des apparences, comme le font les dessins de Lamia Ziadé, qui habillent l’espace avec une grande élégance. Pour toutes ces raisons, Les astres de l’Orient méritent de briller encore longtemps.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Les Astres de l’Orient

Textes / illustrations : Lamia Ziadé
Mise en scène : Bachar Mar-Khalifé
Avec : Bachar Mar-Khalifé (chant-claviers), Sary Khalifé (violoncelle), Aleksander Angelov (basse), Dogan Poyraz (percussions) et Tatiana Spivakova (comédienne)
Production : La Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée et Astérios Spectacles
Durée : 1h15

10 avril 2019/par Anaïs Heluin
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