Sceneweb
  • À la une
  • Actu
  • Critiques
    • Coup de coeur
    • A voir
    • Moyen
    • Décevant
  • Interviews
  • Portraits
  • Disciplines
    • Théâtre
    • Danse
    • Opéra
    • Cirque
    • Jeune public
    • Théâtre musical
    • Marionnettes
    • Arts de la rue
    • Humour
  • Festivals
    • Tous les festivals
    • Festival d’Avignon
    • Notre Best OFF
  • Rechercher
  • Menu Menu

Les états d’âme de Léonore Confino

À la une, Les critiques, Moyen, Paris, Théâtre

Photo Guillaume Garcia

Le travail de mise en scène de Catherine Schaub n’y changera rien. Présentée comme « une épopée haletante dans le cerveau des émotions », 1300 grammes se révèle être une mièvre tentative de psychothérapie collective, enlisée dans une dramaturgie confuse.

Le cerveau, sa complexité intrigante, sa machinerie fascinante et ses pouvoirs insoupçonnés. Le thème était suffisamment riche, on le comprend aisément, pour inspirer Léonore Confino. Après avoir piqué au vif le monde de l’entreprise dans Building, interrogé les relations homme-femme dans Ring, et orchestré un joli conte sur l’identité et le droit à la différence dans Le poisson belge, la dramaturge s’est plongée dans les contreforts de notre boîte crânienne, plus plastique qu’on ne le pense.

Tout commence, d’ailleurs, comme une conférence consacrée aux neurosciences. Son ouvrage Welcome to your fucking brain en bandoulière, le (faux) neurologue Youri Lozek tente d’établir une connexion avec le public, histoire que chaque spectateur prenne conscience de l’influence du fonctionnement neuronal sur ses envies, ses humeurs et, plus généralement, sur sa vie. La séquence ne dépasse jamais le stade du b.a.-b.a., mais soit, se dit-on, il s’agit là d’une mise en bouche. Sauf que Léonore Confino opère un brusque virage, qui a l’effet d’un point de non-retour.

Dans son processus d’écriture, l’autrice est tombée sur un os personnel. Au fil de ses rencontres avec des spécialistes, elle s’est heurtée à un épisode de sa vie que son cerveau, pour la protéger, avait enfoui : le suicide de son premier amour, Antoine, à l’âge de 13 ans. Elle a alors tenté d’enchevêtrer cette histoire intime avec ses découvertes scientifiques à travers le personnage de Camille. Sorte de pendant auto-fictionnel de la dramaturge, la jeune femme a, apparemment, tout pour être heureuse, mais ne l’est pas, et cherche, en elle, ce qui pourrait être la cause de ses tourments.

Fascinée par le livre de Youri Lozek qui, à intervalles réguliers, y va de ses petites interventions professorales, elle s’aventure dans les arcanes de son cerveau où s’entrecroisent trois personnages : Farid, son collègue et ami, empêtré dans une procédure d’adoption ; Monsieur Grach, l’adjoint à la culture, aux prises avec les conséquences d’un divorce douloureux ; et Remugle, sorte de femme errante qui personnifie la culpabilité et la honte. Tous sont reliés par l’organisation d’une conférence sur « La joie de vivre » à destination des scolaires, qui s’avère être un lien prétexte.

A l’avenant des personnages, un rien clichés, la trame dramaturgique est sous-tendue par des ficelles grossières, incapables de ne pas s’emmêler entre elles. Malgré l’implication des comédiens et la mise en scène honnête, parfois vectrice de jolies images, de Catherine Schaub, difficile, dans un premier temps, de voir où veut nous conduire Léonore Confino, jusqu’à ce que le vernis cérébral se craquelle pour laisser place à une séance de psychothérapie collective sur le refoulement des erreurs du passé, à laquelle certains téléfilms n’ont rien à envier. Mièvre, empli de bons sentiments, son propos, lesté par des traits d’humour forcés, se complait dans un registre tire-larmes, sans nous apprendre grand chose. Amoureux du cerveau, passez votre chemin.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

1300 grammes
de Léonore Confino
Mise en scène Catherine Schaub
Avec Bénédicte Choisnet, Bruno Cadillon, Yvon Martin, Denis Sebbah et Tessa Volkine
Musique Edouard Demanche
Assistante à la mise en scène Agnès Harel
Scénographie et costumes Anne Lezervant
Lumières Thierry Morin
Vidéos Mathias Delfau
Musique Thomas Bellorini
Son Allan Hové
Production Compagnie Productions du sillon.
Coproduction La Grande Scène / Chesnay, le Théâtre des 2 Rives / Charenton, l’Atrium / Chaville, la Lanterne / Rambouillet, ACTIF, l’Espace Michel Simon / Noisy le Grand. Avec le soutien de l’ADAMI, la SPEDIDAM, ARCADI Ile-de-France, le Conseil départemental des Yvelines, le Conseil départemental du Val de Marne, de la ville du Chesnay. Remerciements Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière. Le texte est publié chez Actes-Sud Papiers

Durée : 1h30

Théâtre 13 Seine, Paris
du 7 février au 3 mars 2019

9 février 2019/par Vincent Bouquet
Partager cette publication
  • Partager sur Facebook
  • Partager sur X
  • Partager sur WhatsApp
  • Partager sur LinkedIn
  • Partager par Mail
  • Lien vers Instagram
Vous aimerez peut-être aussi
Florence Cabaret dans Déraisonnable de Denis Lachaud
Elisabeth Chailloux fait briller les Reines
La famille cruelle selon Léonore Confino
Conférence de presse Molières 2025 Molières 2025 : et les nommés sont…
Samuel Labarthe dans L’usage du monde de Nicolas Bouvier
Intimité publique à la Pépinière
1300 grammes, la nouvelle pièce de Léonore Confino dans une mise en scène de Catherine Schaub
La saison 2019/2020 du Rond-Point
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans le moteur de recherche, plus de 22 000 spectacles référencés

© Sceneweb | Création site et Maintenance par Limbus Studio
  • L’actualité du spectacle vivant
  • Qui sommes-nous ?
  • Newsletter
  • Politique de confidentialité
  • Signaler un abus
  • Contact
  • Politique de cookies (UE)
Faire défiler vers le haut