
Il y a dans Pelléas et Mélisande plusieurs singularités qui se superposent : celle d’un langage lapidaire, entrecoupé de silences et de demi-mots. Celle d’une musique dont chaque note épouse chaque syllabe, comme autant de tesselles qui composent une mosaïque à la fois cristalline et miroitante. Une musique qui sans cesse se déconstruit et se reconstruit « en une ténébreuse et profonde unité ». Un polyptyque musical qui convient si bien à Kazushi Ono, chef talentueux du premier XXe siècle. Ce fut pourtant une musique qui déconcerta les premiers spectateurs et qui garde encore pour beaucoup mystère et secrets. Lors de la création en 1902, quand Mélisande jeta son « je ne suis pas heureuse », la salle fit chorus : « nous non plus ». Gageons qu’Hélène Guilmette en Mélisande, après avoir été Blanche dans les Dialogues des carmélites, Bernard Richter, ténor d’une mozartienne délicatesse, en Pelléas, et Vincent Le Texier, qui sera Golaud, âme aussi mal aimée que le Wozzeck qu’il fut naguère, tous authentiques atouts de cette production, contribueront à rendre la salle heureuse.
Pelléas et Mélisande
Direction musicale Kazushi Ono
Mise en scène Christophe Honoré
Dramaturgie Sébastien Lévy
Décors Alban Ho Van
Costumes Thibault Vancraenenbroeck
Lumières Dominique Bruguière
Pelléas Bernard Richter
Mélisande Hélène Guilmette
Golaud Vincent Le Texier
Arkel Jérôme Varnier
Geneviève Sylvie Brunet-Grupposo
Yniold Maîtrise de l’Opéra de Lyon
Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Lyon
Opéra de Lyon
Du 8 au 22 juin 2015



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