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La mise en scène de Pôles, l’histoire d’une idée fixe

Actu, Paris, Théâtre

Christophe Hatey a fait ses débuts de comédien dans Pôles de Jöel Pommerat, au milieu des années 90. À son tour, il met en scène cette pièce qui l’obsède depuis 30 ans.

C’est l’histoire d’une idée fixe au dénouement heureux, celle d’un comédien avec une pièce de théâtre ; une obsession vitale née en 1994, dans le XIe arrondissement parisien. À l’époque, Christophe Hatey a tout juste une trentaine d’années. Le jeune acteur termine sa formation, il se cherche, tâtonne, décroche ses premiers rôles et pousse, un peu par hasard, la porte d’un atelier de jeu sur l’improvisation dirigé par un certain Jöel Pommerat. Le dramaturge et metteur en scène a créé, cinq ans auparavant, sa compagnie Louis Brouillard, mais en 1994, il débute sur les planches. Ses quatre premières pièces n’ont jamais été publiées et ses spectacles à la Main d’Or commencent tout juste à faire parler de lui. « Un samedi soir, après l’atelier, je me suis rendu au théâtre, raconte l’acteur. J’ai assisté à Pôles, sans savoir de quoi il s’agissait. J’en suis sorti ébloui. L’histoire de ces gens empêchés me touchait. L’humour de Pommerat me parlait. Et l’ambiance qui émanait du plateau m’envoûtait. » Après le spectacle, le jeune homme s’en va féliciter le metteur en scène… Il rentre chez lui, des idées de théâtre plein la tête.

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Seulement le lendemain matin, à l’aube, Christophe Hatey reçoit un coup de fil. « C’était Pommerat, se souvient-il. Il m’expliquait qu’il cherchait quelqu’un pour remplacer Pierre-Yves Chapalain dans le rôle d’Alexandre-Maurice. Il pensait à moi, sans trop me connaître d’ailleurs. Une aubaine ! C’était à prendre ou à laisser. » Le jeune homme accepte sur le champ, apprend son texte comme il le peut. Ses premiers pas sur les planches sont prévus dix jours plus tard. « En guise de répétitions, j’ai surtout assisté aux représentations, explique-t-il. Et c’est à ce moment-là que j’ai découvert l’immensité de cette pièce. » Pôles raconte l’histoire d’une femme, Elda Older, qui rencontre un certain Alexandre-Maurice. Ce dernier aurait tué sa mère, des années auparavant. Mais Elda Older et Alexandre-Maurice perdent tous les deux la mémoire. S’en suit, une série de flash-backs visant à reconstituer les événements tragiques sur fond de précarité et d’horreur psychiatrique. « Je ne comprends toujours pas pourquoi ce texte me parle à ce point, mais je ne m’en lasse pas. Chaque personnage à sa logique propre ; on peut s’y perdre à l’infini. »

Christophe Hatey débute sa collaboration avec le metteur en scène, qui le fait jouer dans ses spectacles suivants : Treize Étroites têtes et Mon Ami. Mais c’est Pôles que Christophe Hatey préfère. Au Théâtre Paris-Villette, pour sa reprise, Joël Pommerat lui propose d’incarner un autre personnage, Walter, le frère d’Alexandre-Maurice. « Il a réécrit le texte pour que Walter me convienne davantage, physiquement et théâtralement. J’étais si fier ». Après les représentations, les chemins de Joël Pommerat et Christophe Hatey se séparent. L’acteur met en scène ses propres spectacles, parmi lesquels Alice, Contes et tralalas, Contes et dragons et Chroniques martiennes.

Une dizaine d’années plus tard, Pommerat et Hatey déjeunent ensemble. Le rendez-vous est amical. « Au milieu du repas, raconte le second, Joël Pommerat me lance, comme ça, ‘tiens, et si tu montais Treize Étroites têtes’. Joël Pommerat n’a pas l’habitude de donner ses droits, il le fait très très rarement – même s’il est beaucoup joué dans le milieu du théâtre amateur -. J’étais stupéfait. Mais instinctivement, je lui ai répondu, ‘c’est Pôles que je veux monter’. Et heureusement, d’ailleurs, parce qu’il a accepté sur le champ. » La pièce est prévue dès le 6 janvier 2022 au Studio Hébertot. Épaulé par Florence Marschal, Christophe Hatey imagine la mise en scène à partir de ses souvenirs. « Je m’inspire de ce qui m’a touché ce soir de 1994. J’y pense depuis 30 ans… C’est un hommage, termine le metteur en scène. Et en même temps, une nouvelle génération d’acteurs se réapproprie ce texte magnifique ; ce projet est une histoire de transmission aussi. » Joël Pommerat est évidemment invité au théâtre Hébertot. Le soir de sa venue devrait être particulier pour Christophe Hatey. Dans le public, les amateurs seront aux aguets.

Igor Hansen-Love – sceneweb.fr

Pôles de Joël Pommerat

Mise en scène Christophe Hatey et Florence Marschal (compagnie air du verseau)

Avec Florence Marschal, Roger Davau, Tristan Godat et Cédric Camus, Loïc Fieffé, Karim Kadjar, Emilien Audibert, Samantha Sanson, Aurore Metjeber

Création Lumière Rabin Laporte

Arrangements et captations sonores Ferdinand Bouchara et François Leymarie

Décor Christophe Hatey

Costumes Florence Marschal et la Compagne Louis Brouillard

Durée : 1h30

Avec les soutiens du Théâtre 13, CDN Nanterre-Amandiers, Le CentQuatre-Paris, Théâtre de la Reine Blanche, Stéphanie Bataille (Théâtre Antoine) et la Compagnie Louis Brouillard.

Studio Hébertot

du 6 janvier au 25 février 2022

7 janvier 2022/par Igor Hansen-Løve
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