Un Roméo et Juliette français : les jeunes amants meurent la nuit de leurs noces, victimes d’une destinée fatale et d’un amour incommensurable… Mais, au bout du compte, lorsqu’on aime follement, n’est-ce pas ce qu’on peut souhaiter ? Ne pas survivre à celui qui part, mourir avec lui, tout simplement, puisque le monde n’est pas acceptable sans l’autre. Le deuxième fil de la pièce met en scène l’intangibilité de la parole donnée. Cet engagement est lié à la figure écrasante du père, surmoi monstrueux et funeste. En creux, on lit évidemment la révolte de la jeunesse contre le vieil ordre, la tradition. Même si les héros en meurent, on entend : ne respectez pas une loi injuste ! La troisième piste est politique. L’espace du pouvoir est fermé et sombre tandis qu’autour existe un espace de liberté, d’affranchissement, qui certes est celui du proscrit, mais celui d’un possible bonheur. Et là, une notion capitale se fait jour : celle du peuple-océan ! Ce qui dépassera les clivages et fera accéder la société à un autre temps. Mais y est-on prêt ? La réduction de la distribution à 6 acteurs nous débarrasse d’un poids d’apparat romantique (plus de troupes de figurants). Ce théâtre, ajusté à sa dimension métaphorique et politique, acquiert une force nouvelle. La scénographie s’inspire de ces espaces de l’univers hugolien. Une forteresse dorée imprenable est le lieu du pouvoir. Mais elle est aussi un jeu de trappes, d’escaliers, de portes dérobées par lesquels entre et sort et virevolte un monde de la nuit, grotesque ou macabre. Et ce petit monde tourne (et en musique !) jusqu’à exploser. D’après dossier de presse.
Hernani
De Victor Hugo
Mise en scène : Christine Berg
Assistanat à la mise en scène : Léo Cohen-Paperman
Scénographie et costumes : Pierre-André Weitz
Lumières : Elie Romero
Musique : Gabriel Philippot
Interprètes :
Loïc Brabant La duègne, don Ricardo
Vanessa Fonte doña Sol
Jean-Michel Guérin don Ruy Gomes
Marine Molard don Sanchez
Antoine Philippot Hernani
Pierre-Benoist Varoclier don Carlos
Accompagnés au piano par Gabriel Philippot
Cie Ici et Maintenant Théâtre
Durée 1h55
Avignon Off 2012
20h30
Relâche les 13 & 20 juillet
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