De la Grèce antique, l’auteur reprend l’infernal trio : le père Thésée, le fils Hippolyte et la nouvelle épouse du père, Phèdre. Sa volonté est de montrer sur la scène des corps en proie à la violence du Désir et aux jeux du Pouvoir. Pour nourrir son drame, il s’attache à montrer le massacre de l’innocence personnifiée ici par Hippolyte, sourd à l’amour, fuyant les intrigues des hommes et qui vit sans femme. Cette attitude lui vaut fascination et rancœur et le place en position sacrificielle. Tout commence par une ombre qui remonte des Enfers, bannissant la frontière entre les vivants et les morts. Dès lors, les actions, les rebondissements, les arguments, nés d’une rhétorique éblouissante où fusionnent verbe et pensée, vont s’enchaîner dans une langue archaïque, vigoureuse, qui donne aux protagonistes une liberté totale et sans retenue. Conçu au XVIe siècle, avant le raz‑de‑marée du grand classicisme français, le théâtre de Garnier a une visée humaniste, il nous tend un miroir, et son tumulte n’est pas sans évoquer le chahut shakespearien.
Hippolyte
de Robert Garnier / mise en scène Christian Schiaretti
avec Francine Bergé, Louise Chevillotte, Philippe Dusigne, Juliette Gharbi, Kenza Laala, Clémence Longy, Colin Rey, Julien Tiphaine, Marc Zinga, Adrien Zumthor (en cours)
soprane Anaïs Merlinmusicien Charles-Edouard Fantin (distribution en cours)
chien Nikita
assistant à la mise en scène Colin Rey
scénographie Fanny Gamet
lumières Julia Grand
costumes Mathieu Trappler
maquillage Françoise Chaumayrac
masque Erhart Stiefeldresseur de Nikita Thierry Russotto
production Théâtre National Populaire
Durée : 2h00TNP
Grand théâtre, salle Roger-Planchon
6 – 17 novembre 2019Ce spectacle est aussi présenté en intégrale avec Phèdre, les dimanches 24 novembre et 1er décembre.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !