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12 hommes (prétendument) en colère

À la une, Décevant, Les critiques, Paris, Théâtre

photo Lot

Le défi à relever était de taille. En montant la pièce de Reginald Rose, 12 hommes en colère, au Théâtre Hébertot, Charles Tordjman s’exposait immanquablement à la comparaison avec le chef d’œuvre cinématographique de Sidney Lumet. Soixante ans plus tard, s’il s’empare honnêtement de ce substrat en or, force est de constater qu’il ne parvient pas à faire mieux, ni même à proposer une voie foncièrement singulière.

Entre les douze jurés enfermés dans la salle de délibération, les répliques fusent pourtant dans un joli jeu de ping-pong. Pour onze d’entre eux, la messe est dite : l’enfant accusé du meurtre de son père est coupable. Mais le juré n°8 regimbe. Même s’il n’est pas persuadé de l’innocence du prévenu, il veut à tout le moins prendre le temps d’en discuter, conscient que sa décision peut envoyer un homme sur la chaise électrique. S’engage alors une bataille argument contre argument qui progressivement sème le doute dans l’esprit du jury.

Huis-clos psychologique, la pièce de Reginald Rose repose entièrement sur la tension qui règne entre ces douze hommes. Mais dans l’adaptation proposée par Francis Lombrail – légèrement plus ramassée que celle de Sidney Lumet – l’accélération de la cadence se fait au détriment de la mise sous pression. Les revirements des jurés apparaissent trop soudain et l’évolution de leur position difficilement perceptible. Comme jouée d’avance, l’intrigue judiciaire perd une grande partie de son sel. Surtout, l’importance du sous-texte, pourtant capitale, s’en trouve négligée. Exposées avec un ton monochrome, les motivations politiques, personnelles, voire émotionnelles des jurés ne sont pas assez mises en relief. Et la délibération tourne au simple combat de coqs.

Il faut dire que la scénographie n’aide pas à créer le climat anxiogène adéquat. Démesuré et inutilement étouffant, le décor de Vincent Tordjman, en voulant renforcer l’impression de huis-clos, réduit l’espace de jeu à la portion congrue. Quant à la musique de Vicnet et aux effets lumineux de Christian Pinaud, ils sont trop illustratifs pour convaincre. Sporadiques et ringards, ils en deviennent accessoires, tout comme les ternes costumes de Cidalia Da Costa. Reste la performance des douze comédiens. S’ils font montre d’une belle énergie et d’une certaine conviction, leur jeu est inégal et émaillé de quelques faussetés. Tout en force, il souffre de passages presque criards et perd paradoxalement en intensité. Un comble pour ces douze hommes dont on aurait préféré voir brûler le feu intérieur.

12 hommes en colère
Une pièce de Reginald Rose
Adaptation française Francis Lombrail
Mise en scène Charles Tordjman
Avec Jeoffrey Bourdenet – Antoine Courtray – Philippe Crubezy
Olivier Cruveiller – Adel Djemaï – Christian Drillaud
Claude Guedj – Roch Leibovici – Pierre Alain Leleu
Francis Lombrail – Pascal Ternisien – Bruno Wolkowitch
Assistante Mise en scène Pauline Masson
Décors Vincent Tordjman
Lumières Christian Pinaud
Costumes Cidalia Da Costa
Musiques Vicnet
Durée : 1h20

Théâtre Hebertot

À partir du 29 septembre 2021
Du mercredi au samedi à 19h, dimanche à 17h30.

12 octobre 2017/par Vincent Bouquet
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