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« Ceramic Circus » : perdre la boule avec Julian Vogel

A voir, Cirque, Lausanne, Les critiques, Lyon, Orléans
Julian Vogel crée Ceramic Circus
Julian Vogel crée Ceramic Circus

Photo Jona Harnischmacher

Avec juste quatre éléments – une caisse claire, un vélo, des rollers et une boule de céramique –, le circassien Julian Vogel fabrique beaucoup plus qu’une suite de numéros : il crée de l’incertitude en jouant avec un rythme élastique. Entêtant.

Peut-être bien que Ceramic Circus est avant tout un spectacle de musicien. Dès le départ, Julian Vogel s’extrait de sa mini loge à vue cernée d’ampoules pour rejoindre le centre de la piste blanche et se mettre face à une caisse claire. Roulements de tambour. Tout doux, puis de plus en plus pressants, et même assourdissants. Déjà, le temps s’étire pour s’installer dans cette étrange pièce du Suisse qui fait suite à China Series, une multitude d’expérimentations avec la céramique et son objet fétiche – absent ici –, le diabolo. Tout au long de l’heure de ce travail, celui qui s’est formé aux Pays-Bas, à Tilburg, au sein de la Fontys Academy of Circus and Performance Art, va jouer avec les boucles sonores qu’il crée et déclenche successivement jusqu’à les faire se superposer. Ce n’est pas une pédale qu’il actionne, mais des boutons sur une tige métallique qu’il presse. Car, tout sur son plateau est disposé autour de lui, comme une forêt d’objets – des cymbales essentiellement – qui vont générer une symphonie infernale orchestrée par le tournoiement en l’air d’une grosse boule en céramique.

Juché sur un vélo monté à l’envers, puis campé sur ses rollers, Julian Vogel, tel un derviche tourneur débarrassé de ses oripeaux, est pris dans un duel magnétique avec cette boule menaçante, qui le course autant qu’il la poursuit, au point que son mouvement semble provoqué par la force centrifuge qu’il dégage. Erreur : un petit moteur qui tombe au final des cintres met fin à la magie. Il n’est pas étonnant que l’artiste se dise influencé par la musique de John Cage ou Laurie Anderson – qui ne sont pas repris ici – tant la notion de répétition est au cœur de son travail. Dans une sorte de troisième acte, il rajoute d’autres boucles, celle des assiettes qu’il fait tourner au-dessus de mâts qu’il va électrifier pour ne pas devenir dingue. Car Julian Vogel court partout, devient homme-orchestre pour pallier les difficultés qu’il s’impose avec ce numéro d’assiettes chinoises lancées en même temps – une, puis deux, trois, jusqu’à cinq en simultané – et presque effleurées par cet astre qui tourne sans cesse.

Après quoi court-il ? Une sorte de fragilité, semble-t-il. Tenter de maîtriser le suspens tout en l’entretenant avec une précision d’orfèvre dans ce spectacle millimétré. Julian Vogel vient du milieu du cirque et s’en souvient à chaque instant par sa scénographie – la piste donc, mais aussi ses changements de costumes à vue comme un circassien qui ajouterait un nez rouge ou enfilerait la tenue d’un Monsieur Loyal –, son sens du suspens et l’extrême fragilité de ce qu’il construit de façon éphémère. La matière qu’il explore depuis des années est cassable. C’est de cela qu’il joue. Éviter le fracas tout en sachant qu’il n’y échappera pas.

Pour cela, il s’est entouré du concepteur de céramique rendu célèbre pour avoir lancé sur le marché une imitation des fameux gobelets en plastique froissés, Revol. Les déclinaisons de cette matière semblent ouvrir l’imaginaire de Julian Vogel de façon infinie. C’est lui qui, déjà, s’était lancé dans la création in situ aux Subs de Lyon de l’installation Crescendo, un grand rail métallique suspendu auquel sont accrochés des tubes de céramique. Devenue un agrès pour des performances de danse ou de cirque, cette création va voyager en Suisse, au Festival Aarau en juin, puis à Lausanne, au Festival de la Cité, dans la foulée.

Nadja Pobel – www.sceneweb.fr

Ceramic Circus
Écriture et mise en scène Roman Müller, Julian Vogel
Avec Julian Vogel

Mixing, mastering  Julian Vogel
Construction Julian Vogel, Vincent Loubert
Création lumière Noémie Hajosi
Régie son Patrick Chazal, Luis Da Sylva

Régie lumière Noémie Hajosi, Clara Boulis Valence

Production Cie. Unlisted / Delia Roulet, Ute Classen, Madlaina Bundi
Coproduction Les Subs Lyon ; Le Plus petit cirque du monde – Centre des arts du cirque et des cultures émergentes ; Le Théâtre d’Arles ; House of Panama ; Südpol Luzern ; Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie – La Brèche à Cherbourg ; Cirque Théâtre d’Elbeuf
Partenaires et soutiens Arts Printing House Vilnius, Aargauer Kuratorium, Centre Culturel Suisse à Paris, Ernst Göhner Stiftung, Pro Helvetia – Schweizer Kulturstiftung, Kulturfonds Société Suisse des Auteurs (SSA), Luzern Plus, Kanton Luzern Kulturförderung – Selektive Förderung, Stadt Luzern/FUKA Fonds, Le Spot Sion, Le Théâtre Silvia Monfort.

Avec le soutien de REVOL Porcelaines pour la conception des assiettes en pâte à céramique recyclée. Les débris du spectacle seront renvoyés dans le cycle de production de céramique de REVOL afin de produire de nouvelles assiettes.

Durée : 1h

Les Subs, Lyon
du 2 au 6 octobre 2024

Théâtre Lissiaco, Lissieu
le 12 octobre

Festival Circolo (Pays-Bas)
les 23 et 24 octobre

Verkadefabriek in Den Bosch (Pays-Bas)
le 29 octobre

Groene Engel, Oss (Pays-Bas)
le 28 novembre

Griffoen, Amsterdam (Pays-Bas)
le 30 novembre

Espace Germinal, Fosses
le 24 janvier 2025

Le Sudpol, Lucerne (Suisse)
du 11 au 16 février

Scène nationale d’Orléans
du 28 février au 1er mars

Le Sablier, Ifs, dans le cadre du Festival Spring
les 6 et 7 mars

Lux Nijmegen (Pays-Bas)
le 3 mai

Schuur Haarlem (Pays-Bas)
le 10 mai

Festival Aarau (Suisse)
du 12 au 22 juin

Festival de la Cité, Lausanne (Suisse)
du 1er au 6 juillet

Le Sirque, Pôle National Cirque de Nexon (à confirmer)
du 12 au 17 août

3 octobre 2024/par Nadja Pobel
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