Hanté par la longue dictature du président Suharto (renversé par les étudiants en 1998), Celestial Sorrow est un objet difficilement descriptible mêlant danse, installation plastique, chant, musique live, stylisme… Expérience sensorielle autant que spectacle chorégraphique, Celestial Sorrow se déploie sous une imposante voûte (céleste, donc) d’ampoules à l’intensité ondoyant au fil du temps, à l’unisson de l’interprétation de danseur et chanteur accompagnés par le guitariste Ikbal Simamora Lubys et la DJ Mieko Suzuki. D’abord, une longue méditation chamanique avec cris, sons iconoclastes, suivie d’une transe folle, sorte de Sacre du printemps sous ecstasy. Ensuite, vient le « sorrow » : chagrin, douceur des souvenirs de jeunesse, qui laissent enfin place à de mystérieuses figures indonésiennes, comme une procession de fantômes bienveillants… A la fois plongée sensible dans les soubresauts de l’histoire indonésienne et escapade sensorielle tour à tour frénétique et méditative, joyeuse ou mélancolique, Celestial Sorrow ne se laisse pas réduire aux quelques lignes qui voudraient en cerner la forme ni en dompter le sens – « irréductible » donc, à l’image des deux artistes qui l’ont créé.
CELESTIAL SORROW
Meg Stuart / Jompet Kuswidananto / Damaged Goods
Belgique
danse / musique / installation
première en FranceThéâtre Garonne
19 MAR > 21 MAR 20
[présenté avec La Place de la Danse]
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