Le chorégraphe et danseur prendra les rênes du Centre chorégraphique national (CCN) de Nantes le 1er janvier 2026, et succédera à Ambra Senatore.
Né au Burkina Faso, Salia Sanou est chorégraphe et danseur. Après une formation en théâtre et en danse africaine, en particulier auprès de Germaine Acogny, il intègre en 1993 le Centre Chorégraphique National de Montpellier dirigé par Mathilde Monnier pour notamment participer à ses créations Pour Antigone, Nuit, Arrêtez, arrêtons, arrête et Les lieux de là…
Il fonde avec Seydou Boro en 1995, la compagnie Salia nï Seydou pour créer de nombreuses pièces dont Un Pas de Côté, Poussières de sang, Dambé. En 2006, ils conçoivent ensemble le Centre de développement chorégraphique La Termitière à Ouagadougou et la biennale Dialogue de corps. En 2011, Salia Sanou forme seul désormais la compagnie Mouvements Perpétuels et crée notamment Au-delà des frontières, Du Désir d’horizons, inspirée des ateliers de danse qu’il conduit dans des camps de réfugiés en Afrique, Papa Tambour, À nos Combats, De Fugues… en Suites… et Garden Party. Il poursuit parallèlement des collaborations en tant qu’interprète, avec en particulier les chorégraphes Dimitri Chamblas, Boris Charmatz et Benjamin Millepied. Il est l’auteur du livre Afrique, danse contemporaine paru en 2008, co-édité par le Cercle d’Art et le Centre national de la danse.
Son projet pour le CCN de Nantes prône une diversité de danses, tant savantes que populaires, de la danse contemporaine aux danses urbaines sans oublier les ballets. Il propose de nouvelles perspectives de dialogue avec le territoire par une approche renforcée de la rencontre des populations, des quartiers urbains comme des espaces ruraux, notamment par des résidences artistiques. Cet engagement territorial est pensé pour et avec les professionnels comme les habitants, en incluant notamment un défilé chorégraphique, de grands bals participatifs, l’Arbre à palabres et des moyens mobiles facilitant les rencontres autour du geste.
Salia Sanou souhaite interroger l’ancrage dans l’histoire et les imaginaires de Nantes, en écho aux circulations entre Europe et Afrique. Il propose par ailleurs de placer au cœur de celui-ci la jeunesse et de se tourner ainsi vers l’avenir et « les circulations qui nous unissent ». Le chorégraphe projette ainsi de poursuivre le festival Trajectoires en travaillant avec ses partenaires à un nouvel élan autour de la jeunesse, l’émergence et la relation artistique et culturelle aux Suds. Salia Sanou désire finaliser au CCNN en 2026 un solo, Trois fois seul, autour de la musique de Carla Bley et travailler sur l’œuvre de Nina Simone pour une nouvelle pièce Feeling good, dédiée aux grands plateaux, prévue en 2027.
Salia Sanou a proposé à No Anger, artiste pluridisciplinaire engagée, qui, à partir de sa propre expérience et réflexion féministes et queers sur le handicap physique développe une pensée critique du validisme, et à Alice Gautier, chorégraphe, plasticienne et vidéaste, d’être associées au CCNN en raison des recherches qu’elles mènent et de leur questionnement du corps dans son lien avec la société. Salia Sanou succédera le 1er janvier 2026 à Ambra Senatore qui poursuit son parcours en compagnie indépendante, avec le soutien du ministère de la Culture.
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