Il ne s’agira pas pour moi de lire, dire ou réciter des textes d’André Benedetto, mais bien de tenter de le jouer, l’imiter, l’incarner, le faire revivre ; par ses mots comme par le souvenir que je garde de lui, de ses gestes, postures, regards ; de sa voix ; de son accent si particulier, celui qu’il avait dans la vie, comme celui qu’il prenait pour jouer ; accent «corrigé» non pas comme il l’est par les bourgeois marseillais ou aixois pour se démarquer de celui du peuple mais à sa manière à lui, inspirée de ses grandes influences, Raimu, Préboist et autres «acteurs-sud», comme il les appelait, ou encore et aussi Vilar, Gérard Philipe ou Alain Cuny.
J’ai bien l’intention de raconter qui était ce poète, cet acteur, ce démiurge. Trois textes de la maturité, l’un sur Vilar et le Festival : Jean Vilar acteur-sud, un autre sur Artaud et Marseille : Au fond d’Artaud, un Magnificat enfin, dédié à Gilles Sandier (qui se souvient encore de Sandier… sinon Benedetto ?!) seront comme enchâssés dans la poésie révolutionnaire des années 66/68, comme issus d’elle, comme si elle en avait été le creuset, l’origine, l’œuf d’où tout serait sorti. Extraite des Poubelles du vent, où sont chantés et raillés les beatniks, 68 et le Festival d’Avignon, dans les yeux duquel, déjà, le 31 juillet 68, il plonge son regard de braise et « voit » TOUT («au festival je n’ai pas vu le peuple, je n’ai vu que des flics»), elle sera la partie flamboyante et rock-and-roll du spectacle. Philippe Caubère
Urgent crier ! Caubère joue Benedetto
textes d’André Benedetto
mise en scène et jeu Philippe Caubère
lumière et son Philippe Olivier
guitare Jérémy Campagne
production La Comédie Nouvelle
durée 1h40
du 4 novembre au 31 décembre 2011 (relâche le 25 décembre)
du mercredi au samedi à 20h00 – dimanche 16h00
grande salle
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