Depuis plus de 20 ans, la Compagnie Carabosse arpente le monde avec ses créations de fer et de flammes. Dans Par les temps qui courent, elle partage dans l’espace public ses rencontres et ses rêveries.
Pour la Compagnie Carabosse, la flamme et le fer sont tout sauf synonymes de pouvoir et de violence. Quand le collectif d’artistes aux compétences multiples s’installe sur une place publique, dans un champ ou tout autre espace public, l’heure est à la poésie. À la douceur et à l’évasion. Par les temps qui courent n’échappe pas à cette règle qui fait de la troupe à géométrie variable une invitée toujours attendue des festivals d’arts de la rue, aussi bien en France qu’à l’étranger. Il ne faut donc pas se fier au titre de mauvais augure. Du moins pas tout à fait. Non que Carabosse, du nom de la plus méchante des fées, aime se faire passer pour plus sombre qu’elle est : elle cultive plutôt le goût de la surprise et du contraste. L’art du clair-obscur.
Après sa création à Vieux-Condé dans le cadre du festival Les Turbulentes, et avant qu’il ne poursuive sa route des festivals d’été, c’est à Châlons-en-Champagne, lors de la 29ème édition du festival de cirque et d’arts de la rue Furies (du 4 au 10 juin 2018), que nous avons découvert ce nouveau spectacle. Ce « carnet de voyages vivant, collectif et métissé », selon les termes des artistes de la compagnie. Deux soirées durant, les installations de la compagnie ont en effet illuminé le Petit Jard de la ville, parc situé tout près du centre du festival. Pour le bonheur des promeneurs nocturnes et festivaliers.
Par les temps qui courent est un carnet qui échappe à la chronologie. Fabriquées par Bruno Gastao, Fabrice Gilbert, Sébastien Giraud Vidault, Yuka Jimenez et Mathieu Laville, « assistés tous azimuts par Anthony Pelletier », dans l’ancienne laiterie de St-Christophe-sur-Roc dans les Deux-Sèvres où la compagnie a ses ateliers, les différents objets et machines qu’activent plusieurs artistes sont autant d’entrées possibles dans l’univers joliment orchestré par Christophe Prenveille, co-directeur artistique de Carabosse.
Au centre du jardin, un écran entouré de deux petites scènes couvertes attire l’attention. Dessinés en direct par le peintre voyageur Patrick Singh, y apparaissent sur le son de la contrebasse de Jérôme Fohrer des hommes et des paysages accompagnés de courts textes Denis Péan. Un écrivain et musicien dont les poèmes sont aussi prononcés par l’acrobate et comédienne Mounira Taïrou qui, dans une structure métallique, joue à sa manière aérienne avec le feu. On traverse une forêt sonore faite de platines verticales, inspirée par le « Temps du rêve », récit mythique des aborigènes australiens. On s’arrête devant des lampions inspirés des lanternes japonaises, fabriquées chaque année lors de la fête des morts O-Bon, ou encore face à des portraits d’anonymes sculptés dans la cire ou dessinés sur des panneaux articulés…
Glanés aux quatre coins du monde, puis transformés par les flammes et l’imaginaire de la compagnie, les objets et histoires qui composent Par les temps qui courent disent autant les beautés et les tragédies du monde que la nécessité du rêve. De la création patiente, à rebours de la course générale à la performance. Carabosse, c’est la mondialisation éclairée, au sens propre comme au figuré. C’est le passé et le présent étalés ensemble sur un coin d’herbe ou de goudron, pour dire ce qui chez l’homme résiste au temps.
Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr
Par les temps qui courent
La compagnie Carabosse est co-dirigée par : Nadine Guinefoleau, Christophe Prenveille et Jean-Marie Proust
Directeur artistique : Christophe Prenveille
Sur la route : Armelle Chenu, Jérôme Fohrer, Fabrice Gilbert, Nadine Guinefoleau, Sylvie Monier, IzOReL, Patrick Singh et Mounira Taïrou
Avec les mots choisis de : Denis Péan
Avec le regard en mouvement de : Raphaël Dupin
Avec la création lumière de : Philippe Terrasson
Concepteurs et constructeurs : Armelle Chenu, Bruno Gastao, Fabrice Gilbert, Sébastien Giraud Vidault, Anthony Pelletier, Marcelo Valente, Mathieu Laville, Yuka Jimenez, Véronique Rotureau, Emmanuelle Guilbert et Patrick Laurino
Administration, production et diffusion : Stéphanie Auger, Lise Burgermeister, Hugues Chevalier, Patricia Klein et Sylvie MonierProduction : Compagnie Carabosse
Coproductions : Ateliers Frappaz CNAREP-Villeurbanne, TCRM Blida Metz, Ville de Metz dans le cadre du programme Intereg V, Atelier 231 CNAREP-Sotteville-Lès-Rouen, Le Boulon CNAREP-Vieux-Condé, Pronomade(s) en Haute-Garonne CNAREP-Encausse les Thermes, Le Moulin Fondu CNAREP Garges-lès-Gonesse, La Paperie CNAREP-Angers, Le Parapluie CNAREP Aurillac, Sur le Pont CNAREP-Nouvelle-Aquitaine
Aides à la création : Ministère de la Culture-DGCA, Ministère de la Culture-DRAC Nouvelle-Aquitaine, OARA-Office Artistique Région Nouvelle-Aquitaine, SACD-Auteurs d’Espaces, SPEDIDAM
Merci à la ville de Champdeniers-St-Denis.
La Compagnie Carabosse est soutenue par le Ministère de la Culture-DRAC Nouvelle-Aquitaine, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Conseil Départemental des Deux Sèvres.Représentations accueillies avec le soutien de l’Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine
Festival Vivacité – Sotteville-Lès-Rouen
Les 22 et 23 juin
Les Tombées de la Nuit – Rennes
Les 5, 6 et 7 juillet
Scènes de rue – Mulhouse
Les 13 et 14 juillet
Festival International de théâtre de rue d’Aurillac
Les 22, 23 et 24 août
Les Accroche Cœurs – Angers
Les 7 et 8 septembre
Constellations de Metz
Les 13 et 14 septembre
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