Le travail méticuleux de Bruno Bayen sur Molière

Bruno Raffaelli (Ariste) Adrien Gamba-Gontard (Clitandre) et Thierry Hancisse (Chrysale) photo Brigitte Enguerand

Spécialiste et traducteur du théâtre allemand (Wedekind, Peter Handke, R.W. Fassbinder, Goethe), Bruno Bayen, écrivain et metteur en scène s’attaque pour la première fois de sa carrière à Molière. Il a choisi « Les femmes savantes », comédie sur une famille qui se déchire pour décider quel mari donner à Henriette. Il y a d’un côté les femmes,  la mère Philaminte (Clotilde de Bayser) et sa sœur Bélise (Isabelle Gardien) qui optent pour le soit disant lettréTrissotin (Pierre Louis-Calixte) et de l’autre les hommes, le père Chrysale (Thierry Hancisse) et son frère Ariste (Bruno Raffaelli) qui soutiennent Henriette (Georgia Scalliet) dans son souhait d’épouser Clitandre (Adrien Gamba-Gontard).

Au-delà de cette querelle familiale tout le monde en prend pour son grade dans la pièce. Molière se moque des hommes qui considèrent que les femmes ne sont bonnes qu’à faire de la cuisine et de la couture mais les craignent tout de même. Mais aussi des femmes qui veulent s’émanciper, goûter aux joies des lettres et de la culture et se font berner par le premier venu, ce Trissotin qui s’avère être un plagieur.

Thierry Hancisse (Chrysale), Adrien Gamba-Gontard (Clitandre), Bruno Raffaelli (Ariste) et Georgia Scalliet (Henriette) photo Brigitte Enguerand

Bruno Bayen a placé au cœur de sa mise en scène la langue géniale de Molière, en redessinant à sa manière les caractères des personnages. Thierry Hancisse est excellent dans le rôle de Chrysale, mari fragile, qui file doux face à la poigne de fer de sa femme. Isabelle Gardien campe une Bélise à moitié hystérique. Clotilde de Bayser fait office de femme forte, légèrement féministe. Et Hélène Surgère en servante chassée du domicile parce qu’elle ne parle pas un français convenable, revient triomphante pour soutenir le mariage. Dommage que Bruno Bayen l’affuble d’un horrible costume de Bécassine.

C’est du théâtre propre, bien léché. Sans être géniale, la mise en scène de Bruno Bayen, dans un décor de Michel Millecamps  reconstituant une bibliothèque dans les combles de la maison (à la façon Apostrophe), n’est pas ennuyeuse, et laisse apprécier la beauté des tournures de phrases de Molière.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

Les Femmes savantes

Comédie en cinq actes de Molière

mise en scène de Bruno Bayen

Avec

Thierry Hancisse, Chrysale

Isabelle Gardien, Bélise

Jean-Baptiste Malartre, Vadius

Bruno Raffaelli, Ariste

Clotilde de Bayser, Philaminte

Pierre Louis-Calixte, Trissotin

Adrien Gamba-Gontard, Clitandre

Georgia Scalliet, Henriette

Hélène Surgère, Martine

et

Boutaïna El-Fekkak, Armande

Juliette Bayen, Julien, valet de Vadius

Elmano Sancho, L’Épine, le Notaire

Décor, Michel Millecamps

Costumes, Renata Siqueira Bueno

Lumières, Philippe Ulysse

Assistante à la mise en scène, Eurydice El-Etr

Assistante aux costumes, Liana Axelrud

Nouvelle mise en scène

Théâtre du Vieux-Colombier :

du 23 septembre au 7 novembre 2010

mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h, dimanche à 16h, relâche lundi

Prix des places : de 8 ۈ 29

Renseignements et réservation : au guichet du théâtre du lundi au dimanche de 11h à 18h, par téléphone au 01 44 39 87 00/01, sur le site Internet www.comedie-francaise.fr